UN@ est une plateforme d'édition de livres numériques pour les presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine

par

Acteur et observateur privilégié du contemporain, le chercheur met ses compétences à l’épreuve, notamment dans la pratique du terrain. Ce dernier terme désigne étymologiquement un triple signifié à savoir une matière (la terre), un lieu où se déroule une action, voire les conditions particulières dans lesquelles une activité voit le jour. En effet :

Le terrain est d’abord un lieu qui a une pertinence sociale comme lieu de pratiques qui se mettent volontairement en rapport les unes avec les autres. Mais il est ensuite un « lieu » reconfiguré par la recherche, borné cette fois par les contraintes théoriques et empiriques. Son découpage nécessite d’assumer une part de responsabilité dans la fixation de ce qui en fait partie et de ce qui lui est extérieur. (Le Marec, 2004, p. 145)

Prenant part à l’élaboration de son terrain de recherche ancré dans un espace-temps qu’il partage de près ou de loin, le chercheur est avec son temps. Il façonne son terrain selon ses modes de perception et les relations qu’il noue avec la matière délimitée dans un rapport spatio-temporel spécifique.

Loin d’être une entité prédéterminée, nous considérons le terrain comme « un concentré d’intentions » (Quinton, op. cit., p. 2), et, dans ce sens, provisoire, inachevé et voué à évoluer en fonction du contexte et des interlocuteurs. La configuration du terrain apparaît ainsi comme une projection, une potentialité ébauchée que le chercheur doit préciser au fur et à mesure qu’il avance dans sa démarche. Il existe donc une tension permanente entre le processus d’objectivation du terrain et l’intention – quelque part subjective – du chercheur qui en délimite les bornes en se laissant également guider par son intuition. Intention et intuition rejoignent la notion de regard, de posture, du rapport du chercheur avec son terrain. Il s’agit d’abord, pour le chercheur, de se mettre à son bureau, de fouler le terrain par la pensée, de le déterminer par quelques objectifs, une zone géographique plus ou moins bien calibrée et un contexte qui lui semble approprié.

Retour

Rechercher
Pessac
Chapitre de livre
EAN html : 9791030010787
ISBN html : 979-10-300-1078-7
ISBN pdf : 979-10-300-1077-0
Volume : 25
ISSN : 2741-1818
Code CLIL : 3385
licence CC by SA

Comment citer

Maria Gabriela Dascalakis-Labreze, Camille Forthoffer, « L’artisanat du/des terrain(s) : regards croisés », dans Maria Gabriela Dascalakis-Labreze, Camille Forthoffer, (dir.), Contemporanéité et hybridations des pratiques de la recherche, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, collection PrimaLun@ 25, 2024, [en ligne] https://una-editions.fr/lartisanat-du-des-terrains-regards-croises/ [consulté le 16/09/2024].
doi.org/10.46608/primaluna25.9791030010787.5
Retour en haut
Aller au contenu principal