UN@ est une plateforme d'édition de livres numériques pour les presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine

Lieu d'édition : Pau

La postmodernité reconfigure la géographie. Elle lui donne deux formes qui présentent des points communs, mais diffèrent par certains de leurs principes : la géographie poststructuraliste tire une partie de ses arguments de l’inconscient que charrient la vie, le langage et l’échange économique ; l’approche culturelle réfute cette interprétation et propose une lecture plus complète des imaginaires et des processus culturels.
L’approche poststructuraliste ne se distingue pas seulement de celles qui l’ont précédée par le tournant épistémologique qu’exploite la déconstruction et qui substituent aux sciences sociales empiriques celles qui sont fondées sur l’inconscient ou sur l’habitus. Grâce encore à Foucault, elle reconnaît à l’espace un rôle important dans la construction du social.
Une rupture est en train de s’effectuer : les fondements mêmes des institutions et de la pensée occidentale sont remis en question par une nouvelle génération de philosophes. Le mouvement s’inspire de Nietzsche et reprend certains thèmes de la critique initiée entre les deux guerres par l’École de sociologie de Francfort.
Les trois familles de sciences sociales qui se forment au XIXe siècle évoluent. Elles le font en deux actes. Le premier se déroule dans les premières décennies du XXe siècle. Le second, initié dans les années 1950 et qui culmine dans les années 1960 et 1970, remet en cause les fondements de la modernité.
Durant les années 1970, mes recherches visent à étendre à l’ensemble de la géographie humaine la prise en compte systématique du jeu de la distance dans l’organisation de l’espace. Jusque-là, notre discipline évoluait sans guère de relations avec les autres sciences sociales.
J’ouvre, en 1964, mon Essai sur l’évolution de la géographie humaine par ces lignes : « Il existe un malaise de la géographie actuelle : je l’ai éprouvé comme tout autre ; j’en ai tant parlé avec mes collègues que j’ai fini par avoir l’impression de me trouver enfermé dans un cercle vicieux de propositions et de déductions.
Au début des années 1960, je tire de Walter Freeman (1961) la conviction que la géographie humaine a pris naissance sous l’influence de l’évolutionnisme.
L’histoire de la géographie humaine est courte – un siècle et demi à peine : c’est au début des années 1880 qu’elle se détache de l’arbre commun que constituait jusqu’alors la discipline.
Voici un ouvrage précieux, riche d’une réflexion profonde, elle-même nourrie d’une expérience géographique longue et diverse. Paul Claval nous livre ici une étude non seulement fondée sur l’analyse des grandes mutations de la géographie humaine de ses débuts jusqu’à nos jours, mais aussi une interprétation éclairée par son propre engagement tout au long de sa vie.
Tirant parti de l’analyse des positions de Carl Ritter et contemporaine de l’évolutionnisme, la géographie humaine accorde, sous sa forme classique, une large place à la longue durée et à la manière dont les genres de vie permettent aux hommes de tirer leur subsistance du milieu.
Comment développer, dans une optique matérialiste, une politique de la différence à vocation antagoniste ? Telle est, à n’en pas douter, la grande question à laquelle le présent ouvrage entend apporter une réponse.
Accès au livre Désir de multitude
Les pages qui précèdent constituent une tentative de penser la politique autrement : non dans le cadre étroit que délimitent les questions organisationnelles ou d’analyse conjoncturelle – si nécessaires par ailleurs – mais à partir de cet a priori qui constitue la matière même de la politique : la subjectivité, la personne, l’individu. Et, qui plus est, en partant des conditions qui contribuent à la constitution de cet a priori subjectif. Il nous a donc semblé que la rigueur d’une politique matérialiste exigeait une approche combinant ensemble des questions anthropologiques, épistémologiques, sociologiques et proprement politiques.
Retour en haut
Aller au contenu principal