À propos de :
Marquette, J. B. (1990) : “Un castelnau en terre de franchise au XIIIe siècle : Labouheyre”, Annales du Midi, Cadre de vie et société dans le Midi médiéval : hommage à Charles Higounet, 102.189-190, 85-96.
Marquette, J.-B. (1990) : “Habitats fortifiés en Bordelais, Bazadais, pays landais du XIe au XVe s. : état de la recherche”, in : Sites défensifs et sites fortifiés au Moyen Âge entre Loire et Pyrénées, Actes du 1er colloque Aquitania, Limoges, 20-22 mai 1987, Aquitania Suppl. 4, 31-51.
Marquette, J. B. (1999a) : “Villandraut ou la naissance d’un bourg”, in : Debax, H., dir., Les sociétés méridionales à l’âge féodal, Hommage à Pierre Bonnassie, 159-169.
Marquette, J. B. (1999b) : “Approche sur les castelnaux du Bazadais”, in : Higounet, C., dir., Géographie historique. Du village et de la maison rurale, Actes du colloque tenu à Bazas (19-21 octobre 1978), 147-176.
Marquette, J. B. (2001) : “Villandraut : la naissance d’un bourg”, Les Cahiers du Bazadais, 135, 5-14.
Marquette, J. B. (2012) : “Villandraut : de la maison forte au château (1268-1357)”, Les Cahiers du Bazadais, 177, 29-42.
En 1979, Jean Bernard Marquette faisait paraître un article intitulé “Approche sur les castelnaux du Bazadais” dans les actes d’un colloque tenu à Bazas l’année précédente. À cette étude sont venues s’ajouter, au fil des décennies suivantes, d’autres publications relatives à cette forme du village médiéval qu’est le castelnau. Dans Cadres de vie et société dans le Midi médiéval, un numéro spécial des Annales du Midi publié en 1990 en l’honneur de Charles Higounet, J. B. Marquette offrait à son professeur puis collègue, disparu peu avant, l’une des contributions de la partie dédiée aux “Villages neufs du Moyen Âge” : “Un castelnau en terre de franchise au XIIIe s. : Labouheyre”. Devait suivre en 1999, dans Les sociétés méridionales à l’âge féodal, un ouvrage d’hommage à l’universitaire toulousain Pierre Bonnassie, “Villandraut ou la naissance d’un bourg”, article repris – augmenté de quelques figures – dans le n° 135 des Cahiers du Bazadais en 2001. Une dizaine d’années plus tard, cette même revue accueillait une nouvelle contribution enrichissant cette approche monographique : “Villandraut : de la maison forte au château (1268-1357)”.
Sur une trentaine d’années, J. B. Marquette a ainsi abordé à plusieurs reprises et par différents biais le thème des castelnaux. Il nous a semblé opportun d’analyser et de commenter ensemble ces contributions et de porter un regard à la fois en amont et en aval de ses recherches, tout en considérant bien entendu son apport à la question.
En amont, une dynamique de recherches sur le thème “Châteaux et peuplement”
La publication de 1979 consacrée aux castelnaux du Bazadais appartient à une période où c’était le professeur C. Higounet, alors en fin de carrière et au sommet de son magistère, qui évaluait pour l’Aquitaine l’intérêt relatif à tel ou tel thème et orchestrait l’effort de recherche en conséquence. Il s’appuyait pour cela sur le Centre de Recherches sur l’Occupation du sol (CROS alias ERA 443), unité de recherche de l’université de Bordeaux dans le giron du CNRS. Un des credos du maître bordelais, concepteur et praticien de la géohistoire, était que “l’origine des formes villageoises [devait devenir] un des plus beaux thèmes de la géographie historique1”. Et à ses yeux, après les bastides et les sauvetés, l’heure du château comme organisateur de l’habitat était venue. Dans la décennie qui avait précédé, s’était en effet formé à Bordeaux autour de cet universitaire un faisceau convergent d’intérêts pour le thème “châteaux et peuplement”. Ce dernier devait beaucoup aux travaux de G. Fournier pour lequel C. Higounet exprimait une très grande admiration. Il recommandait fortement à ses étudiants la lecture de sa thèse Le peuplement rural en Basse-Auvergne durant le haut Moyen Âge, publiée en 1962. Dès les années soixante, C. Higounet avait par ailleurs été séduit par le potentiel de l’archéologie et il avait noué des liens amicaux avec M. de Boüard, pionnier de cette discipline en France. En 1968, il avait ainsi demandé à un étudiant (B. Cursente) d’aller faire un stage de formation sur son chantier de Doué-la-Fontaine où il fouillait une motte édifiée au-dessus d’un palatium carolingien.
Dans ce contexte, et ayant à l’esprit la catégorie “autochtone” des castelnaux identifiée par A. Curie-Seimbres vers 1880, loin de la considérer obsolète, il jugea que c’était un idéal-type pertinent (terme weberien qui n’appartenait certes pas à son lexique !) et entreprit de le revitaliser en lançant, à partir de 1967, des étudiants en recherche sur cette question. Soutenu en 1968, le travail d’études et de recherches de l’un de nous (BC) sur Les castelnaux du Béarn, Marsan, Gabardan fut le premier d’une longue série.
En 1973 paraissait la thèse de P. Toubert sur Les structures du Latium médiéval, dont le volet le plus saillant était consacré à l’incastellamento, thème qui avait commencé à rencontrer un écho profond et dont l’intérêt n’avait pas échappé à C. Higounet. Cinq ans plus tard, P. Toubert et J. B. Marquette – alors maître-assistant sur le point d’être promu maître de conférences – et C. Higounet – en tant que directeur de recherche doctorale – étaient membres du jury de la première thèse de 3e cycle consacrée aux castelnaux soutenue par B. Cursente.
Cette convergence d’approches différentes et d’études simultanées a conduit C. Higounet à prendre des initiatives de grande importance pour amplifier la recherche et la replacer dans un mouvement plus large. À son initiative ont été organisés, à des dates extrêmement rapprochées, deux colloques. L’un, à Bazas du 19 au 21 octobre 1978, accueillait entre autres la contribution de J. B. Marquette consacrée aux castelnaux du Bazadais, une de B. Cursente traitant des castelnaux gersois, et une de M. Gramain [Bourin] sur le castrum en Languedoc.
L’autre, du 20 au 22 septembre 1979, constituait les “Premières journées internationales d’histoire de l’abbaye de Flaran”, inaugurant ainsi une longue série de rencontres annuelles, toujours effectives. C. Higounet en avait choisi la thématique – “Châteaux et peuplement” – ; P. Toubert, G. Fournier et B. Cursente y communiquaient, de même qu’A. Debord qui allait, à cette occasion, introduire dans le débat un nouveau thème appelé à susciter de nombreux travaux, celui des bourgs castraux.
Cette conjonction de recherches, a posteriori éclairante, n’est pas explicitée dans les actes du colloque de Bazas, publiés dès 1980 sous la direction de C. Higounet. Dans son avant-propos, celui-ci souligne que c’est à la suggestion du géographe X. de Planhol qu’a été organisé ce colloque – encore et toujours la géohistoire. Par ailleurs, il évoque l’influence de la Field Archaeology anglaise – déjà l’intérêt pour l’archéologie. En revanche, ce contexte ne transparaît pas dans la contribution de J. B. Marquette. Hormis la référence à une synthèse parue en 1975 sous la plume de C. Higounet et à la thèse de B. Cursente alors en cours de publication, seuls des historiens du Bazadais sont mentionnés et il n’est pas fait état des auteurs cités plus haut. Il en va de même dans les articles consacrés à Labouheyre et à Villandraut.
La “patte” d’une “école bordelaise”
Les études traitant de la question des castelnaux publiées par J. B. Marquette, s’étalent de 1979 à 2012. À visée synthétique pour la première, puisqu’elle s’inscrivait grosso modo dans le cadre du diocèse de Bazas, et de caractère monographique pour les suivantes consacrées à Labouheyre et Villandraut, ces contributions reflètent de façon discrète une évolution, à la fois des recherches et de la pensée de leur auteur.
Où mieux qu’à Bazas présenter une communication sur les castelnaux de cette région, si chère à J. B. Marquette ? “Chez lui” ou presque, le fondateur des Cahiers du Bazadais, organisateur du colloque voulu par C. Higounet, livre un panorama fondé sur un corpus de quatorze castelnaux du Bazadais et du Cernès méridional, étudiés de façon détaillée. Le cas de Lerm est en revanche effleuré, tout comme ceux de Sore et Landiras, ce dernier apparaissant sur la figure 1 répertoriant les castelnaux du Bazadais, mais n’étant pas évoqué dans le texte. Au-delà des monographies de sites, il s’agit pour l’auteur de constituer un ensemble cohérent appuyé sur une définition large du castelnau – nous y reviendrons – en vue d’en expliquer à la fois la naissance et l’évolution. Appréhender l’origine et le développement des castelnaux, implique selon J. B. Marquette d’étudier non seulement les bourgs eux-mêmes et leurs différentes composantes, mais également de les considérer au regard du tissu paroissial – celui qui préexistait et qui fut parfois recomposé à la suite de l’émergence de ces nouvelles formes de peuplement. En travaillant par la suite plus spécifiquement sur Villandraut, J. B. Marquette se propose d’expliquer comment la famille de Got, vassale des Albret en tant que détentrice d’un fief dans la paroisse Saint-Martin de Got au XIIIe s., s’est trouvée à la tête d’une châtellenie chef-lieu de juridiction au début du XIVe s., et comment cette évolution s’est traduite matériellement.
Dans les deux cas, J. B. Marquette adopte une méthodologie qui, avec le recul, paraît tout à fait représentative d’une “école bordelaise”, à la fois parce qu’elle est héritée d’orientations prises par C. Higounet, nous venons de le voir, et parce qu’elle a ensuite été reprise par nombre d’étudiants au fil de leurs travaux de recherche respectifs. Mise en œuvre par J. B. Marquette dans l’article sur les castelnaux du Bazadais, elle prévaut également dans les études consacrées à Villandraut. Il s’agit en premier lieu de travailler sur le temps long pour “aborder le phénomène depuis ses origines et conduire l’étude jusqu’au début du XIXe s.”, autrement dit déceler les évolutions qui ont pu affecter le château lui-même (sur un même site, à la faveur d’un “dédoublement” avec la naissance d’un château neuf, ou d’un déplacement) ou l’habitat qui lui était associé (appréhension des phénomènes de croissance urbaine ou, au contraire de désertion). Considérer l’histoire de tel ou tel castelnau sur plusieurs siècles, lui permet en outre de faire appel à des sources modernes et contemporaines (terriers du XVIIIe s. et autres documents issus notamment du fonds conservé au château de Cazeneuve, cartes de Belleyme et de Cassini, cadastres du XIXe s., etc.). Si le principe d’une étude régressive n’est pas ici mis en œuvre ni théorisé, il est en germe via le travail sur la longue durée et l’utilisation de sources “récentes” susceptibles d’éclairer l’époque médiévale. Par ailleurs, tout en étant et restant historien, J. B. Marquette s’attache également aux informations procédant de disciplines “sœurs” de la sienne : l’archéologie et la géographie. Aux “enquêtes et vérifications sur le terrain”, s’ajoute parfois l’exploitation d’informations issues de fouilles, comme celles réalisées dans les années 1950 sur le site d’une chapelle disparue de la commune de Villandraut. À une époque où l’archéologie est encore fortement imprégnée d’une histoire de l’art s’intéressant aux études d’édifices en élévation (cf. les multiples références aux travaux de L. Drouyn et de J. Gardelles), J. B. Marquette porte toutefois également son regard sur les mottes, champ d’étude alors largement investi par les archéologues médiévistes. Tirant parti des documents cadastraux, il prend en considération non seulement le parcellaire, mais également les données toponymiques, ce qui le conduit à analyser les aspects morphologiques des habitats agglomérés qu’il étudie, ou à compléter le tableau de l’occupation du sol qu’il cherche à retracer. Dans cette dernière perspective, la géographie occupe également une place de choix via le recours à la cartographie ou l’attention particulière portée au contexte géographique (présentation du cadre de l’étude, analyse du lieu d’implantation de tel château ou tel castelnau au regard des voies terrestres et des points de franchissement des cours d’eau, d’une position naturellement défensive, etc.).
J. B. Marquette n’en privilégie pas moins les sources textuelles étant historien avant tout. Sa thèse sur les Albret, soutenue en 1972, lui avait donné l’opportunité de travailler sur différents fonds d’archives et d’accumuler suffisamment de matière pour pouvoir la mettre à profit ultérieurement. Qu’il s’agisse de Casteljaloux, Cazeneuve, Villandraut, Aillas et Meilhan, dans le Bazadais, ou de Labouheyre dans la Haute-Lande, tous ces lieux ont en effet eu partie prenante avec les Albret. Le château de Cazeneuve, l’une des principales résidences d’Amanieu VII d’Albret (1294-1326), a même livré à J. B. Marquette un important fonds documentaire, apparemment découvert et exploité par celui-ci à compter de l’été 19782. Dans ces “Archives de Cazeneuve” se trouvaient notamment deux actes de 1268 et 1306 relatifs à la paroisse de Got et au castrum de Villandraut. Mentionnés incidemment dans l’article de 1979 (aux notes 36 et 97), ils le sont à nouveau dans la première publication consacrée à Villandraut, avant d’être enfin pleinement étudiés et exploités en 2012. La participation à l’exercice académique des hommages impliquant la soumission à des règles éditoriales qui ont toutes en commun un impératif de brièveté (une dizaine de pages en général), le contenu doit donc être allégé en fonction de ce lit de Procuste. C’est ce qu’il advient également concernant Labouheyre en 1990 : dans la note 36, J. B. Marquette fait alors référence aux coutumes du lieu en renvoyant à leur publication par F. Arnaudin, tout en soulignant le caractère fautif de la transcription et en annonçant une édition critique qui fut effective en 2006.
Le savoir historique prenant appui en premier lieu sur l’érudition, “pratique d’une méthode consistant à rassembler des documents nombreux et souvent exhaustifs autour d’une recherche”3, force est de noter que J. B. Marquette a fondé son travail sur une monumentale histoire des Albret. Celle-ci a ensuite donné lieu à une déclinaison d’études à caractère local au travers desquelles, au-delà de la stricte approche textuelle, l’historien s’est emparé d’une méthode ouverte à d’autres disciplines, démarche qui lui a permis de diversifier les points de vue afin d’appréhender une question complexe.
Les travaux de J. B. Marquette sur les castelnaux et leurs apports
Au cours de la deuxième moitié du XXe s., l’air du temps souffle en faveur de typologies exprimées par des termes à valeur générique, notamment pour la morphologie villageoise. Dans le quart sud-ouest de la France, la fameuse trilogie sauvetés, castelnaux, bastides fait florès. Or, l’unanimité est loin d’être réalisée sur le contenu à donner à ces appellations. Les débats, alors en germe, vont progressivement s’enrichir et s’amplifier. Des interrogations subsistent également quant à l’interprétation de termes utilisés dans la documentation médiévale tels que castrum et castellum. Sans se référer aux travaux de ses contemporains sur le sujet, J. B. Marquette reconnaît ainsi au détour d’une note que le terme de castrum “signifie au moins château et parfois aussi château et habitat castral, fortifié et subordonné”.
Concernant plus précisément les castelnaux, deux définitions différentes se font jour au sein de l’équipe bordelaise. Celle de B. Cursente fait la part belle à la présence d’une enceinte fortifiée collective. Alors dans l’incertitude, celui-ci est tenté de distinguer les peuplements castraux en général des castelnaux qui seraient des formes plus compactes et fortifiées. De façon significative, la version tapuscrite de sa thèse avait pour titre Châteaux et peuplement, et c’est à la demande de C. Higounet que fut adopté le titre Les castelnaux de la Gascogne, jugé commercialement plus porteur. Encore que considérant le phénomène comme “loin d’avoir eu le caractère radical de l’incastellamento mis en évidence dans le Latium”, B. Cursente inscrit le castelnau gascon dans la lignée du castrum méditerranéen, l’un et l’autre procédant de “l’urbanisme villageois4” défini par P. Toubert5.
J. B. Marquette opte quant à lui pour une définition large selon laquelle toute forme d’habitat tant soit peu groupée, liée à un château, est un castelnau. Si cet habitat peut être “le plus souvent fortifié”, il ne l’est toutefois pas systématiquement, d’où une catégorie de “castelnaux ouverts” identifiés parmi ceux du Bazadais, au rang desquels Villandraut. De même, J. B. Marquette rejette-t-il les notions de “fondation” et de “restructuration” de l’habitat, la naissance d’un castelnau ayant certes pu être parfois “dirigée” mais également “spontanée”. L’origine des castelnaux est, selon lui, incontestablement liée au château en tant que chef-lieu de juridiction, les exceptions les plus notables (et non commentées) étant celles de Castelnau-de-Mesmes et Castelnau-de-Cernès. Multifactoriel, le castelnau est corrélé au chasement des vassaux par des seigneurs châtelains, il revêt un aspect défensif pour les populations, et comprend une fonction de centre artisanal et commercial. Même si la notion de bourg castral, telle que présentée par A. Debord à Flaran l’année suivante ne pouvait alors être prise en considération par J. B. Marquette, on le voit, la conception de ce dernier se rapprochait nettement de celle du premier6. Ce positionnement apparaît plus affirmé dans les articles postérieurs consacrés à Villandraut où il s’agit dans ce cas d’éclairer le passage d’une maison forte “à un château devenu chef-lieu de juridiction”, et partant, l’existence d’un “petit castelnau” – encore en partie inscrit dans le parcellaire du XIXe s. – à celle d’un bourg castral. On notera que la restitution du premier, envisagé comme “un bourg ceint d’une palissade et de fossés peu profonds”, a alors évoluée par rapport à l’article de 1979 où Villandraut était compté au rang des castelnaux ouverts.
Au-delà de l’origine castrale des castelnaux, J. B. Marquette porte une attention particulière aux cadres dans lesquels ils se sont inscrits, qu’ils soient géographiques (il en a été question plus haut) ou ecclésiastiques. L’organisation paroissiale avant et après l’émergence de ces nouvelles formes de peuplement est ainsi considérée avec attention. Qu’il s’agisse des castelnaux du Bazadais ou de Villandraut, le statut des hommes est en revanche à peine effleuré, et il l’est essentiellement, en 1979, au prisme des milites castri de Meilhan. De même, les coutumes sont-elles rapidement évoquées. Tel n’est pas alors le sujet qui sera appréhendé ultérieurement par J. B. Marquette sur d’autres espaces géographiques. De fait, en étudiant en 1990 le cas de Labouheyre, la dimension sociale et politique du castelnau passe ici au premier plan, même s’il s’agit finalement plutôt de mettre en exergue le statut des hommes qui vivaient hors de l’enceinte, dans ces terres de franchise qui ont tant intéressée J. B. Marquette7 du Bazadais au Seignanx en passant par la Haute-Lande ou le Brassenx.
Après la publication sur les castelnaux du Bazadais et hormis les études monographiques dont il vient d’être question, J. B. Marquette n’a guère continué à travailler spécifiquement sur le sujet, son intérêt se portant manifestement moins sur cette forme particulière du peuplement que sur l’histoire de l’occupation du sol. Les études sur ce point ont trouvé leur prolongement dans différents programmes de recherches, menés par lui-même ou par des équipes et/ou étudiants qu’il dirigeait. Les POSHA (Plans d’Occupation des Sols Historique et Archéologique) nés dans les années 1980 en sont une bonne illustration, J. B. Marquette se chargeant de celui de 69 communes du Bazadais et confiant ceux d’autres secteurs à certains de ses étudiants (La Réole et Saint-Macaire à S. Faravel, la Haute-Lande à H. Gaillard). Initié en 1991, le programme de recherche intitulé “Corpus des châteaux à motte d’Aquitaine” en est une autre. Historien, J. B. Marquette appelait en effet de ses vœux le développement de l’archéologie, et il y a contribué à plusieurs titres. Après le colloque de Limoges en 1987 où il dressait un état de la recherche contrasté sur les habitats fortifiés en Bordelais, Bazadais et pays landais8, et avec l’arrivée de nouveaux collègues archéologues au sein du laboratoire, il souhaitait donner un coup d’accélérateur aux travaux sur cette question. Parmi les sites étudiés dans ce cadre, il convient de distinguer celui de Cazeneuve, à Préchac (Gironde) – qui figurait déjà en bonne place en 1979 dans l’étude sur les castelnaux – et qui a fait l’objet de prospections thématiques et de sondages réalisés par J. Burnouf au début des années 1990, tant sur le château lui-même que sur l’espace enclos désigné comme “la ville”. Citons également l’opération menée dans le cadre du POSHA de la Haute-Lande sur la motte de Sore (encore un lieu aux mains des Albret) : l’élargissement de la route qui avait endommagé cet ouvrage au XIXe s. a conduit à la réalisation d’un relevé stratigraphique réalisé par H. Gaillard et Y. Laborie.
Tous les castelnaux, châteaux, et autres mottes identifiés par J. B. Marquette n’ont évidemment pu faire l’objet d’opérations de terrain systématiques. Pour autant, ces sites ont été intégrés dans la Carte archéologique nationale, enrichissant ainsi cette base de données indispensable au travail du Service régional de l’archéologie.
Peut-être J. B. Marquette aurait-il poursuivi sur le thème des castelnaux si le projet d’un Atlas des bourgs castraux en France, initié par A. Debord avait vu le jour. Interrompu par son décès en 1996, il fut repris par B. Barrière en 2000, mais s’arrêta définitivement à la disparition de cette dernière en 2004. En participant à une telle démarche collective, J. B. Marquette se serait-il positionné pour autant dans les débats et questionnements généraux d’un monde académique auquel il semblait indifférent (du moins au miroir de ses publications) ? Au regard des articles dont il vient d’être question, il est frappant de constater l’absence de référence aux contributions de ses contemporains qui alimentaient alors le débat. Cette remarque vaut pour le bourg castral, principalement conceptualisé par A. Debord et réexaminé ensuite dans le cadre du colloque de Vitré organisé en 2008 par A. Chédeville et D. Pichot9 ; elle intéresse également la maison forte, sujet central à Villandraut, abordé pour la première fois à l’échelle nationale dans le cadre d’un colloque tenu à Pont-à-Mousson en 198410. La conséquence de ce parti pris de retrait par rapport à l’historiographie ambiante (méfiance ? timidité ?) est que l’apport scientifique de J. B. Marquette est méconnu, et certainement sous-estimé, hors de l’Aquitaine. Nous croyons pouvoir penser qu’il estimait que ce qui est à la mode se démode, ce qui n’est pas faux. Pour s’en tenir au bourg castral, il n’est que de considérer la vision désormais datée d’un phénomène participant de la mutation féodale de l’an mille qui prévalait dans l’analyse d’A. Debord. En ce sens, les travaux érudits de J. B. Marquette s’inscrivent dans la durée.
Les castelnaux sont-ils passés de mode ?
“Châteaux et peuplement”, “L’église, le terroir”, ces deux titres de publications des années 1970 et 1980 illustrent bien une historiographie imprégnée d’études visant à appréhender à la fois les peuplements et les paysages et attachées à comprendre les modalités de polarisation de l’habitat autour de l’église, du cimetière, du château, de la place du marché… L’établissement de typologies – sauvetés, castelnaux, bastides, mais aussi celleres et sagreras ou forts villageois pour s’en tenir à des cas méridionaux – a contribué à l’appréhension de la morphogénèse de ces agglomérations. Le vocabulaire historique s’est enrichi de ces formes régionales. Pour ce qui est des peuplements castraux, la terminologie admet désormais que le castrum, le bourg castral ou le castelnau participent d’un même phénomène général, commun à l’Europe médiévale mais n’en comportant pas moins des nuances (régionales, morphologiques, chronologiques…). Les modèles ayant été définis, la recherche s’est poursuivie – et se poursuit – dans différentes directions parmi lesquelles trois nous paraissent saillantes.
Citons en premier lieu celle du statut des habitants. Le sillon ébauché à cet égard par B. Cursente dans Les castelnaux de la Gascogne11 a été largement approfondi ensuite. Nous l’avons vu avec l’article consacré à Labouheyre par J. B. Marquette. Cette approche a été systématisée, à l’échelle de la Gascogne toujours, par B. Cursente12, ou du Toulousain occidental par M. Mousnier13. Les castelnaux apparaissent désormais comme un espace de liberté puisque l’émergence de ces villages va de pair avec la concession de chartes de franchises ou de coutumes. L’octroi de ces libertés rompt clairement avec l’ordre antérieur, mais cette rupture apparaît dans une certaine mesure négociée entre le seigneur et les habitants. C’est en effet un véritable accord entre les parties qui transparaît souvent de ces documents où sont consignés le nouveau statut juridique des villageois et les droits et devoirs de chacun.
La question de la chronologie des castelnaux est un deuxième point sur lequel les connaissances ont avancé. La fourchette XIIe – XIVe s. identifiée comme étant celle du plein âge des castelnaux n’est pas remise en question, mais elle semble désormais pouvoir être déclinée en scansions reflétant un processus graduel de fondations. Dans l’Astarac, la thèse de N. Guinaudeau, qui s’est attaché à étudier finement toutes les fortifications seigneuriales et résidences aristocratiques, contribue à mieux en cerner les différentes formes et évolutions et, ce faisant, éclaire des mutations intervenues essentiellement au XIIIe s. pour ce qui touche aux castelnaux. Aux mottes, plates-formes et enclos fossoyés des XIIe-XIIIe s. attribués à l’aristocratie locale, succèdent en effet des habitats de pierre à partir du XIIIe s. Proches des enceintes fossoyées pour certains – signe d’une continuité seigneuriale sur un même site –, d’autres résidences seigneuriales sont en revanche édifiées au sein des castelnaux, du début du XIIIe à la fin du XIVe s. L’inventaire des castelnaux du sud des Landes réalisé entre 2008 et 2010 par A. Berdoy a quant à lui permis en premier lieu de combler un blanc sur la carte. Il a par ailleurs donné lieu à l’identification de différents types morphologiques (enceintes ovoïdes talutées, enceintes rectangulaires, enceintes quadrangulaires)14. En élargissant le point de vue, ces observations, corrélées à l’exploitation de la documentation écrite issue de la chancellerie anglaise et des archives béarnaises, ont conduit à envisager dans ces disparités morphologiques le reflet d’évolutions dans le temps. Ces différences peuvent également, dans certains cas, être mises au compte de la puissance seigneuriale à l’origine du castrum, fait nettement perceptible en ce qui concerne les castra nés de la volonté du roi d’Angleterre – duc d’Aquitaine, au rang desquels celui de Labouheyre15. Citons enfin, la thèse soutenue par A. Comet en 2017 et publiée en 2023 qui, portant sur les villages et bourgs de la Gascogne gersoise, a intégré comme de juste nombre de castelnaux. Il ne s’agissait pas ici d’aborder la question des origines, mais de considérer l’évolution des agglomérations étudiées. L’exploitation des sources écrites, l’analyse du parcellaire et l’étude du bâti en élévation ont permis à A. Comet de distinguer trois grandes phases entre le XIIIe et le XVIe s., communes à toutes les agglomérations gersoises. La première (1250-1330) voit une “monumentalisation de l’espace” et une multiplication de constructions en pierre de taille allant de pair avec la verticalisation de l’architecture. La deuxième, correspond aux temps troublés du milieu du XIVe au milieu du XVe s. au cours desquels aucune désertion n’est toutefois observée, mais seulement quelques rétractations d’enceintes, cependant que se poursuivent de grands travaux de construction d’églises et, surtout, de fortifications. À compter des années 1440 et jusqu’au milieu du XVIe s., c’est un nouveau moment de croissance qui se fait jour : le bâti se densifie et un nouveau modèle d’architecture civile à pans de bois se diffuse, les constructions de lieux de culte se prolongent, de même que l’entretien et l’amélioration des fortifications. Ces études du début du XXIe s. contribuent à donc appréhender plus finement des mouvements à l’œuvre au sein du phénomène global des castelnaux. En revanche, et en écho à ce qu’écrivait déjà J. B. Marquette, elles persistent à souligner le peu de données archéologiques sédimentaires disponibles.
L’émergence de l’archéologie préventive à la faveur des lois de 2001 et 2003 aurait pu représenter une opportunité à cet égard. Toutefois, le problème de “l’accès” aux bourgs et villages est un frein : peu de nouveaux aménagements y sont réalisés et les dossiers d’urbanisme ne sont pas automatiquement portés à la connaissance du Service régional de l’archéologie apte à les instruire et à prescrire des opérations d’archéologie préventive16. Quelques-uns des sites étudiés par J. B. Marquette ont néanmoins pu faire l’objet de prescriptions : des opérations ponctuelles ont ainsi été menées sur les châteaux de Cazeneuve (2018) et de Villandraut (1996, 2015), tous deux protégés au titre des monuments historiques, en divers points de la ville de Langon (2006, 2012, 2017), ou près de l’église de Landiras (2005)17. Ces diagnostics – fenêtres d’observation ponctuelles et limitées en superficie – n’ont pas justifié la réalisation de fouilles préventives par la suite. Quelques opérations d’archéologie programmée sont venues s’ajouter aux précédentes, à Villandraut encore sous forme de sondages et d’études de mobilier (1999, 2010-2011 et 2017) et à Landiras (2014) par le biais d’une prospection géophysique aux abords du château. Toutes demeurent néanmoins trop peu nombreuses et isolées pour qu’il soit dès lors possible d’en tirer des enseignements, au-delà des sites eux-mêmes, à l’échelle englobante du phénomène des castelnaux. Ce constat était celui qui avait déjà été fait par le Service régional de l’archéologie dans le courant des années 2000. Par une heureuse configuration, il était entré en résonnance avec la volonté du département des Landes de valoriser un pan encore méconnu de son patrimoine rural, les castelnaux en l’occurrence. L’inventaire dont il a été question ci-dessus, réalisé pour les 162 communes du département situées au sud de l’Adour, visait à identifier les castelnaux pour en sélectionner ensuite quelques-uns où mettre en place des outils de suivi et d’intervention archéologique. Ce travail est resté au milieu du gué dans la mesure où seule la recension a pu être menée à son terme. Les sites reconnus ont toutefois pu être intégrés à la Carte archéologique nationale et peuvent ainsi parfois contribuer à justifier d’opérations d’archéologie préventive comme dans les Landes, à Saint-Loubouer (2015) ou Miramont (2017) où ont été pratiqués des suivis archéologiques de travaux d’assainissement. Même ponctuelles, les observations réalisées à l’occasion de ces opérations sur le terrain ont le mérite de pouvoir être confrontées aux “modèles” établis à partir de l’étude morphologique. Ainsi, à Saint-Loubouer, la mise au jour à proximité de l’église d’un sarcophage mérovingien réemployé à l’époque carolingienne, invalide-t-elle l’hypothèse d’un lieu de culte implanté à l’emplacement d’un potentiel ancien château. En revanche, un large creusement vu dans la rue du Bas-Bourg a été interprété comme correspondant à un fossé du castelnau qui n’avait été identifié jusqu’alors qu’au vu de la fossilisation de ses limites dans le parcellaire18. De ce dernier point de vue, un cas de figure identique s’est produit à Asson (Pyrénées-Atlantiques) où le fossé périphérique du castrum a bien été confirmé par la fouille19.
À l’issue de ce rapide tour d’horizon, peut-on répondre à la question posée en titre de cette partie ? Proposons une réponse… de Béarnais : oui et non. Oui, les castelnaux sont passés de mode, car ces dernières décennies ont montré qu’ils ne sont plus étudiés en tant que tels, le cas landais – qui relevaient de circonstances particulières – faisant office d’exception à la règle. Apparaît ainsi quelque peu dépassé le temps du classement des agglomérations dans des catégories rigides (ce qui représente néanmoins encore une facilité méthodologique pour les chercheurs, et un atout en termes de médiation et de valorisation auprès du grand public). Les progrès des connaissances montrent désormais que les processus de peuplement et d’occupation du sol ne sont pas à considérer au prisme d’une genèse figée dans des formes d’habitat, mais plutôt à envisager comme un enchaînement de recompositions au sein d’espaces plus ou moins proches et dans une durée plus ou moins longue. Pour autant, le castelnau n’est pas totalement à ranger aux oubliettes dans la mesure où il demeure encore un “objet” pertinent pour saisir le basculement massif vers des libertés individuelles d’une part et l’expression communautaire d’autre part qui ont profondément marqué les terres gasconnes au cours du second Moyen Âge. Les castelnaux et autres agglomérations, armature du réseau secondaire de peuplement, seront par ailleurs dans les années à venir le cadre d’enjeux archéologiques importants parce que ces lieux sont appelés à être reconquis face aux nécessités de mettre fin à l’étalement urbain. Enfin, et comme le soulignait J. B. Marquette, notons que le castelnau, comme toute autre forme d’habitat groupé, se doit d’être considéré en prenant également en compte toute la part d’habitat dispersé qui existait autour. Celui-ci, loin d’avoir été effacé, représentait à l’époque médiévale le “trait majeur du mode d’occupation du sol aquitain” comme le notait J. B. Marquette en 1979. Une bonne part du sud-ouest de la France, pays de casaux et de castelnaux, ne saurait être étudiée en omettant l’une de ses composantes. Beaucoup reste à chercher et à écrire…
Bibliographie
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- Berdoy, A., avec la collaboration d’É. Jean-Courret (2014) : “Castelnaux du bassin de l’Adour (Landes et Béarn) : morphologies et évolutions”, in : Bourgeois, L. et Rémy, C., dir., Demeurer, défendre et paraître. Orientations récentes de l’archéologie des fortifications et des résidences aristocratiques médiévales entre Loire et Pyrénées, Actes du colloque de Chauvigny, 14-16 juin 2012, Chauvigny.
- Beyrie, A. et Berdoy, A. (2013) : “La fouille de la ZAC d’Asson : lecture croisée pour une histoire de l’occupation du sol (Xe-XIIIe s.) et d’un quartier artisanal sidérurgique (Xe s.) dans le piémont béarnais”, Aquitania, 29, p. 191-238.
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- Toubert, P. (1998) : “L’incastellamento aujourd’hui : quelques réflexions en marge de deux colloques”, in : L’incastellamento, Actes des rencontres de Gérone, 1992, et de Rome, 1994, Rome.
Notes
- Avant-propos de C. Higounet, in : Cursente 1980, 5.
- Cf. note 98 de l’article Marquette 1999b.
- Définition du Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL).
- Toubert 1998, XIV.
- Position affermie et réaffirmée dans les publications postérieures, et en dernier lieu Cursente 2021, 229.
- Debord 1979. Point de vue complété ensuite : Debord 1990.
- Cf. à cet égard à Prétou 2011.
- Marquette 1990.
- Chédeville & Pichot, dir. 2010.
- Bur, dir. 1984.
- Cursente 1980, 108-112.
- Cursente 1988 (approche globale) ; Cursente 1984-1985, 2001 et 2021 (études de cas : Castetbon et Castetnau-Camblong, Castelnau-Barbarens, Cézan) ; chartes béarnaises d’Asson et de Maslacq publiées dans Cursente 2011 ; pour celle de Garos : Berdoy 2009.
- Mousnier 1997 et 2000.
- Berdoy 2014.
- Décrits par F. Arnaudin, les vestiges de cette enceinte n’avaient pu être reconnus par J. B. Marquette en 1990. La proposition de restitution de cette enceinte (Berdoy 2014, 323) a été faite par comparaison avec d’autres identifiées au sud de l’Adour, mais elle reste à être confirmée.
- Pour les demandes de permis de construire, d’aménager, de démolir, etc., la saisine est obligatoire au-dessus d’un seuil de 3 ha, à moins qu’une zone de présomption de prescription archéologique (ZPPA) n’ait été définie afin d’abaisser ce seuil.
- Pour plus de détails, nous renvoyons aux Bilans scientifiques régionaux (BSR) d’Aquitaine, puis de Nouvelle-Aquitaine, accessibles en ligne. Les rapports scientifiques des opérations, inédits, sont pour leur part consultables au SRA.
- Sauvaître 2018.
- Beyrie & Berdoy 2013.