Afin de pouvoir fabriquer la pourpre, les hommes ont dû s’adapter à la condition sine qua non que représentait le prélèvement de la glande tinctoriale sur les coquillages encore vivants. Si l’on ajoute à cette spécificité le grand nombre de coquillages qui devaient être utilisés pour teindre une étoffe, la localisation sur le littoral des principaux lieux producteurs devenait alors obligatoire, comme le montrent les débris de coquilles retrouvés par milliers sur les différents littoraux bordant la Méditerranée, à Meninx, Sidon, Ibiza ou Délos. La plus grande partie de la production de pourpre avait lieu en effet dans ces endroits qu’Isidore de Séville1 (Etym., 19.15-16) nomme les officinae purpurariae et auxquels nous nous devions de consacrer une partie entière2.
Nous procéderons tout d’abord à une datation des différents ateliers côtiers, puis nous tenterons, avec le peu de vestiges dont nous disposons, d’élaborer une typologie du mobilier et nous proposerons une reconstitution d’atelier type. Nous évoquerons ensuite les différents ouvriers qui travaillaient dans ces ateliers et nous nous intéresserons pour finir à la part grandissante de l’État dans l’administration et à la gestion de ces ateliers.