Le fait qu’un cimetière se soit surimposé au site antique est à l’origine de la mise au jour, nous l’avons vu, de sépultures et d’un abondant matériel céramique trouvé à l’intérieur de celles-ci. Il a donné lieu également à la découverte de plusieurs objets qui présentent un intérêt particulier pour la connaissance du site dans son ensemble.
Coquilles Saint-Jacques
À Madame Paulette Laurent de Arceluz,
que le témoignage apporté par ces coquilles de pèlerins a particulièrement ému.
Plusieurs coquilles Saint-Jacques1 ont été retrouvées dans des sépultures. Celles-ci sont percées de deux trous sur la partie proximale de la coquille, de part et d’autre de l’umbo.
On connait la coutume qui, dès le début du XIIe siècle, consistait pour un pèlerin, parvenu à Compostelle, de coudre sur son chapeau ou sur sa pèlerine une coquille ramassée le long du littoral de la Galice.
La besace et le bourdon étaient les attributs caractéristiques du pèlerin à l’occasion de son départ. À son retour, la coquille devenait un attribut supplémentaire aux deux premiers. Elle devint l’insigne de tout pèlerin sur le retour de sa pérégrination. Elle était la marque tangible que son porteur avait bien été sur le tombeau de l’apôtre et qu’il était devenu un homme nouveau. Le dernier attribut, la calebasse constituée d’une courge séchée, n’apparaitra qu’à la fin du Moyen Âge.
Les coquilles retrouvées appartiennent à l’espèce Pecten maximus qu’on trouve sur les côtes de l’Atlantique. Elle diffère de l’espèce Pecten jacobaeus qui, malgré son nom, provient de Méditerranée, mais aussi des côtes portugaises2.
Pecten maximus possède deux valves dissemblables, l’une bombée, l’autre plate. C’est la valve bombée, sauf rare exception, qui est portée par les pèlerins. On a retrouvé des grandes coquilles entières et d’autres, plus petites, qui ont été taillées. Dans notre cas, les coquilles sont petites et l’on constate que leur bord a été taillé, devenu ainsi plus épais et non coupant. Les “oreilles“ ont, elles aussi, été taillées, si bien que la coquille peut ressembler à un gros Cardium et créer un doute sur la nature réelle du type de coquille dans l’esprit d’une personne non avertie3.
Dans la proche région, on connait deux cas de sépultures dans lesquelles ont été retrouvées des coquilles Saint-Jacques4. La première coquille a été découverte à Sadillac (Dordogne). Elle n’a pas été taillée et porte seulement des traces d’usure dont on ne connait pas la cause5. Le second groupe se compose de 17 coquilles mises au jour dans la collégiale de Capdrot (Dordogne)6. Le type de sépultures dans lesquelles elles ont été retrouvées fournit une datation XIIIe-XIVe siècles pour les inhumations.
On allait à Saint-Jacques pour plusieurs raisons. D’abord par dévotion mais aussi par la hantise du salut. Saint-Jacques joue un grand rôle dans cette quête du salut et son intercession est recherchée7. L’expiation par l’ascèse que doit s’infliger le pèlerin est un gage d’éternité. On peut également aller à Compostelle pour obtenir une grâce ou en remerciement pour un vœu exaucé. Cela peut être la conséquence d’une punition ou d’un exil pour purger une peine dans l’effort et la souffrance.
On ne connait pas la réalité des itinéraires empruntés par les pèlerins au Moyen Âge. On connait seulement – et encore sommairement – quatre routes en France pour aller à Saint-Jacques : depuis Paris, Vézelay, Le Puy et Arles. Celle qui part de Vézelay, aujourd’hui nommée Via lemovicencis, passe par Périgueux et traverse la Dordogne puis la Garonne pour rejoindre Bazas en Gironde. Elles étaient jalonnées de chapelles et d’hospices et le pèlerin ne devait pas omettre de visiter les sanctuaires échelonnés tout au long du parcours ainsi que les patronages moins illustres dont il n’était cependant pas mauvais d’implorer l’intercession8.
On peut penser que c’est, au retour, entre la traversée de la Garonne et de la Dordogne que les pèlerins passaient par Montcaret, sinon directement, tout au moins en empruntant un diverticule, qui ne s’écartait que peu de la route principale. Et si l’on évoque la présence de reliques que pouvait posséder l’église du prieuré de Montcaret – et peut-être même un fragment de la Vraie Croix dans le reliquaire de Constantinople – il ne semble pas irréaliste de penser que des pèlerins aient pu passer, ou se détourner, par Montcaret avant de poursuivre leur chemin.
On sait, par ailleurs, les difficultés et la souffrance que présentait le pèlerinage à Saint-Jacques. Ceux qui se lançaient dans cette aventure s’infligeaient de nombreuses pénitences qui les aggravaient encore. Si bien que nombre d’entre eux décédaient en chemin. Dans ces conditions que faut-il penser des défunts dont les sépultures montcarétoises nous ont révélé ces coquilles ? S’agit-il de moines rattachés au prieuré de Montcaret que la dévotion avait conduit à faire le pèlerinage ou s’agit-il de pèlerins laïcs, décédés sur le chemin du retour et que l’on a enseveli, à l’endroit de leur décès, “en terre bénite, ce vœu ardent, jusqu’à la hantise, des générations du Moyen Âge“9? Il nous est aujourd’hui bien difficile, sur la seule présence de ces coquilles, de répondre. Elles témoignent cependant de la profonde piété dont étaient empruntes les populations du Moyen Âge, qui, pour leur salut ou le repentir, s’en allaient sur des routes, du reste pas toujours sures, en s’imposant des conditions particulièrement rudes.
Inv. T-AOM-3
Inv. T-AOM-4
Croix reliquaire
Cette croix se trouvait “dans la couche remaniée (…) au-dessus de la petite abside du nord de l’édicule du lavoir“ que nous nommons aujourd’hui “salle cruciforme“ (Fig. 1).
Le niveau inférieur des sépultures, qui se trouvaient à cet endroit, avait été considéré comme “barbare“ par les fouilleurs et daté, par conséquent, de la période mérovingienne. C’est surtout, en se fondant sur le Dictionnaire des Antiquités chrétiennes de Martigny, et en particulier sur la croix-reliquaire de Monza, citée par ce dernier auteur, que Conil proposait une datation de la croix de Montcaret de la fin du VIe ou du début du VIIe siècle ; datation reprise systématiquement par la suite10.
Inv. T-AOM-1
Hauteur : 8,25 cm ; largeur : 5,26 cm ; Épaisseur moyenne : 5-6 mm.
Alliage cuivreux
C’est au cours de la fouille des niveaux de sépultures que fut découverte en 1924 cette belle croix-reliquaire11.
Description
La croix de Moncaret est en bronze coulé en relief. Certains motifs ont cependant été repris au burin ultérieurement et d’autres gravés directement sur la pièce.
Ses dimensions sont, pour la hauteur, de 8,25 cm, pour la largeur de 5,26 cm, pour une épaisseur moyenne de l’objet comprise entre 5 et 6 mm.
Cette croix est conçue comme une boîte destinée à renfermer une relique mais il ne nous est conservé que l’avers de la pièce d’origine avec la trace, en haut, de ce qui semble avoir été une charnière et, en bas, un système de fermeture.
Sur cette croix, marquée, sur tout son périmètre, d’une série de points, se trouve figuré le Christ. La tête, penchée à droite, est auréolée d’un nimbe à rayons. La figure est entourée de cheveux longs et présente une petite barbe pointue. Les yeux, qui semblent clos, et la bouche, qui offre un léger sourire, donnent une image apaisée du Christ.
Au-dessus de la tête du Christ, le titulus renferme un croisillon entre les bras duquel sont figurés quatre points.
À l’extrémité supérieure de la croix, sont représentés le soleil à gauche et la lune à droite, flanqués chacun de ce qui doit être une étoile.
Aux extrémités latérales du bras horizontal de la croix, se trouvent deux petits personnages. Sur le bras droit, une figure féminine à la tête couverte se tient la tête, geste qui, dans l’Antiquité, exprime la douleur. Sur le bras gauche, le personnage masculin a le bras plié sans que l’on puisse discerner s’il porte, ou non, un objet à la main.
Enfin, sous le bras droit de la croix, figurent, gravées en majuscules, les lettres ICXC, alors que sous le bras gauche sont inscrites les lettres NHK A.
On peut rapprocher cet objet d’un ensemble de croix-reliquaires en métal, décorées sur une face du Christ en croix et sur l’autre d’une vierge qui tient l’Enfant devant elle ; et plus particulièrement d’un groupe plus restreint en bronze12 auquel peut s’apparenter très étroitement la croix de Montcaret du point de vue de la forme et de l’iconographie. Ces croix ont été réalisées en série à Constantinople13. Ce qui différencie surtout cette croix, c’est son épigraphie. L’épigraphie de Montcaret est rare puisqu’elle ne se retrouve que sur une croix-reliquaire, entièrement gravée et non moulée, comme à Montcaret, conservée au Musée Benaki à Athènes14. Alors que les autres croix-reliquaires présentent les paroles du Christ à sa mère et à Saint-Jean rapportées par l’Evangile de Jean : “Voici ton fils“ (Jean, XIX, 26), “Voici ta mère“ (Jean, XIX, 27), la croix de Montcaret porte les lettres ICXC et NHK A15.
La restitution I(eso)S Ch(risto)S pour le premier groupe de lettres est bien connue et Auguste Conil avait proposé de voir, pour le second, la corruption de Niké16. En fait, on sait aujourd’hui que la formule IC XC NIKA est l’évolution d’une acclamation d’origine païenne que l’on rencontre sous cette forme dans le monde byzantin à partir du IXe siècle et il convient de traduire l’ensemble par “Jésus Christ vainc“17.
En ce qui concerne la transcription NHKA pour NIKA, il s’agit d’une confusion fréquente à l’époque entre des lettres que le grec moderne va progressivement prononcer de la même façon.
Datation
Une reprise générale de la datation de ce matériel a été effectuée à l’occasion de la découverte de la croix-reliquaire de Pliska18. Elle a conduit l’auteur de l’étude à proposer de nouvelles datations en partant du fait que cette croix a été retrouvée dans une couche archéologique datée des IXe-Xe siècles19.
De même, la croix trouvée dans les niveaux de la forteresse d’Okorche20, et très proche de celle de Montcaret, a été datée entre le milieu du IXe et le début du XIe siècle21.
Nous n’avons pas, en ce qui nous concerne, la possibilité d’entrer dans ce débat, puisque la croix de Montcaret a été découverte hors stratigraphie. C’est donc, finalement, le rapprochement de notre croix-reliquaire des autres du même type qui nous fera adopter une datation large, entre les IXe et XIe siècles, pour ce reliquaire.
Si l’on admet que ces croix-reliquaires ont été fabriquées à Constantinople22, comment expliquer la raison de la présence d’un tel objet à Montcaret, site très éloigné de son lieu de production d’origine.
L’église de Montcaret prit de l’importance lors de sa (re)construction à l’époque romane avec l’installation de moines venus de l’abbaye de Saint-Florent-lès-Saumur. Or, les débuts du prieuré de Montcaret, à la fin du XIe siècle, correspondent à la 1ère croisade qui vit les Occidentaux gagner Jérusalem en passant par Constantinople. Cette croix serait-elle alors parvenue en Gaule à l’occasion de cet événement ou quelques temps plus tard pendant l’existence des royaumes croisés d’Orient ? Il est possible que cette croix-reliquaire, qui constitue, même en bronze, un objet d’une valeur insigne, du fait de la relique qu’elle renferme, fut la propriété d’un personnage important, revenu d’Orient, qui en ait fait don au prieuré de Montcaret. Il se peut, tout simplement, que ce reliquaire ait appartenu aux moines de Saint-Florent-lès-Saumur et qu’il ait été transféré d’Anjou en Dordogne lors de la création du nouvel établissement ecclésiastique au XIe siècle, voire plus tard, à l’occasion d’un autre événement. On sait, en effet, qu’un fragment de la Vraie Croix a appartenu à l’abbaye de Saint-Florent23 : les cartulaires du monastère de Saint-Florent consignent, en effet, entre 1073 et 1130, la remise à un nommé Jean, par le prieur de Sainte-Marie-Majeure de Jérusalem, de diverses reliques dont un fragment de la Vraie Croix24.
Nous avons pleine conscience du caractère hypothétique de nos deux propositions ; elles restent toutefois des explications plausibles de la présence à Montcaret, d’un reliquaire insigne fabriqué à Constantinople entre le IXe et le XIe siècles.
Il convient, par ailleurs, d’ajouter que la fouille a permis également la mise au jour d’une monnaie byzantine de Constantin X Doukas, datée entre 1059 et 1067 (voir supra le chapitre : monnaies médiévales), qui confirme qu’il y a bien eu, directement, ou indirectement par l’intermédiaire de Saint-Florent, des relations entre le prieuré de Montcaret et le monde byzantin à la fin du XIe siècle.
Cela pose dès lors une nouvelle question : celle de savoir comment cet objet a été retrouvé dans le sous-sol du cimetière alors qu’on s’attendrait à le rencontrer sur, ou sous, un autel, comme le fut l’une des deux croix-reliquaires, proches de celle de Montcaret, retrouvées en Espagne25. Le fait de trouver ces reliquaires en contexte funéraire ne pose, cependant, pas de problème puisque les Byzantins voyaient dans ces objets des amulettes que l’on portait au cou de son vivant comme dans sa mort26.
Mais, dans ces conditions, pourquoi n’aurions-nous retrouvé que l’avers de ce reliquaire et non pas l’objet dans sa totalité ? La (ou les) relique (s) avai(en)t-elle(s) été transférée(s) et le reliquaire volontairement séparé en deux parties afin de constituer deux croix, plutôt qu’une ? De plus, qui pouvait posséder ce nouvel objet et se faire inhumer avec ? le prieur de Montcaret, lui-même, qui était le mieux placé pour s’approprier cette croix ?
Mais alors, une autre question se pose : pourquoi avoir retrouvé cette croix à l’extrême ouest du cimetière, relativement loin du porche de l’église prieurale et encore plus loin du chevet et du choeur. Les prieurs ne bénéficiaient-ils pas d’un lieu d’inhumation particulier plus proche du sanctuaire ?
C’est pourquoi nous pensons que c’est plutôt accidentellement que ce reliquaire s’est retrouvé à l’extérieur de l’église. Il nous vient alors à l’esprit l’épisode des Guerres de religion qui fut, dans la région en général, et en Dordogne en particulier, une période de grande violence dans ce pays où la Réforme s’était particulièrement bien développée. L’événement susceptible d’en être la cause pourrait même être le sac et l’incendie connus de l’église de Montcaret, en 156227, par les protestants du capitaine périgourdin Clermont de Piles28. On sait, en effet, que pour les Réformés, le culte de la vierge, des saints et de toutes les reliques détourne le vrai chrétien du chemin du salut.
Même si l’on ne saura jamais exactement quelles furent la route et les péripéties que cette croix-reliquaire a connues, il est particulièrement remarquable que cet objet d’une valeur insigne, le seul connu en France, se soit retrouvé à Montcaret, si loin de son lieu d’origine, Constantinople. Mais sa présence traduit, de toute évidence, l’importance que le prieuré possédait.
Sceau de Montravel
D’après Auguste Conil cet objet a été retrouvé hors stratigraphie “à la hauteur d’un lit de (…) tombes du XIe au XIIIe siècle“ et proviendrait donc d’une de celles-ci29.
La matrice est la pièce métallique, gravée en creux. Elle laisse, par application sur la cire chaude, son empreinte. L’empreinte constitue le sceau proprement dit. Cette matrice présente une forme ogivale dite “en navette“. C’est la forme privilégiée des sceaux féminins et des sceaux ecclésiastiques. Elle rappelle la mandorle et facilite la représentation en pied des personnages qui, pour les communautés ecclésiastiques, sont des images de Notre-Dame et des Saints patrons titulaires de ces communautés.
À l’origine l’emploi du sceau est un privilège royal, mais il est battu en brèche par les évêques et les abbés à partir de la fin du XIe siècle. La classe seigneuriale s’approprie ensuite cette technique de fermeture pour la confidentialité des plis au XIIe siècle, suivie au XIIIe siècle par toute la société médiévale. Ainsi, tout personnage, tout collège, toute institution ou communauté de quelque importance s’est-il doté d’un sceau.
Sur la matrice de Montravel, on voit représentée la Vierge. Elle porte sur son bras droit l’enfant Jésus et tient dans la main gauche une fleur de lis, symbole de la virginité et de la pureté.
Le dos de l’objet est muni d’un élément de préhension semi-circulaire pour pouvoir appliquer la pièce sur la cire. Cet élément de préhension est lui-même percé d’un trou.
Les lettres de l’inscription sont du type de celles que l’on date du XIIIe siècle.
Comme cela est fréquent pour ce genre de gravure, on relève des lettres représentées à l’envers, voire aussi des fautes d’orthographe.
La première lecture avait ainsi posé des problèmes à Auguste Conil. Sa seconde lecture rectifiée par le Marquis de Fayolle est celle que nous reprenons ici :
S’ ecle’ Montis Revelli
qu’il convient de lire :
S(igillum) Ec(c)l(esiae) Montis Revelli
c’est à dire : sceau de l’église de Montravel.
Inv. T-AOM-2 :
hauteur : 4 cm
largeur : 2,5 cm
épaisseur : 1,25 mm
Alliage cuivreux
Nous savons, en effet, par des textes anciens que Montis Revelli était la dénomination courante de Montravel30 à cette époque et que l’église (“chapelle” précisent les textes) de Montravel dépendait peut-être d’un prieuré31 et était rattachée à celui de Montcaret32. Elle portait, semble-t-il, le nom de Sainte-Marie de Montravel, ce qui légitimerait l’image de la vierge figurée sur ce sceau33.
Un sceau est considéré comme un élément unique à l’image de son titulaire et la matrice est en général détruite à la mort de son possesseur. Elle est parfois placée dans la tombe avec le corps du défunt. Dans le cas d’une communauté religieuse, elle peut, en revanche, avoir été utilisée par plusieurs abbés ou prieurs successifs.
Ici, en la circonstance, elle n’a pas été détruite et accompagnait dans la sépulture son, ou l’un de ses détenteurs, inhumé dans le cimetière attenant à l’église du prieuré de Montcaret dont dépendait, comme nous l’avons dit, l’église de Montravel.
Il est, de ce fait, dommage que cet objet n’ait pas été retrouvé in situ, dans la tombe même. Il aurait alors identifié la sépulture d’un responsable religieux et peut-être pu fournir des renseignements complémentaires sur les modes d’inhumation de ceux-ci à cette époque. Il eut été intéressant, par exemple, de savoir si, de même que cette matrice, une céramique accompagnait ou non le défunt, comme c’est le cas pour nombre de tombes de cette période à Montcaret, celles dans lesquelles ont été retrouvées les céramiques médiévales étudiées supra. Cela nous aurait donné une idée de ce que l’Église pensait de cette coutume qui consistait à placer un récipient à côté des trépassés. En effet, bien que ces vases aient contenu de l’eau bénite, leur présence, malgré tout, perpétuait, même christianisé, le dépôt du viatique païen qui accompagnait, pendant l’Antiquité, le mort dans l’au-delà.
Bibliographie
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- Conil, A. (1925) : “Sceau de l’église de Sainte-Marie de Montravel (Dordogne)”, Bulletin et Mémoires de la Société archéologique de Bordeaux, 42, 52-57.
- Formigé, J. et Conil, A. (1923-1938) : Rapports et documents concernant Montcaret, textes rassemblés par Pierre Grimal (1948), exemplaire photocopié conservé au SRA Bordeaux.
- Marchegay, P. (1879) : “Chartes anciennes de Saint-Florent près Saumur”, Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 6, 47-51, 118-143, 220-242.
Notes
- Je remercie A. Bardot, qui a attribué ces coquilles à l’espèce Pecten maximus et, qui m’a très aimablement fourni la documentation bibliographique en sa possession.
- Poppe & Goto 1993, 68 (cité par : Gruet & Bonnissent 2002, 115).
- C’est ce qui s’est passé pour le néophyte que je suis en matière de coquillages et la raison pour laquelle je suis allé trouver Anne Bardot pour une identification certaine des coquilles de Montcaret.
- Nous laissons volontairement de côté les coquilles des contextes régionaux du cimetière de Cartelègue (Gironde) et de Vouhé (Charente maritime) qui se trouvent peu ou prou sur le chemin qui mène à Compostelle depuis Saint-Martin de Tours et traverse Saintes et Bordeaux, alors que Montcaret se trouve, comme nous le verrons, dans la mouvance de la route de Vézelay, qui passe par Bazas et Périgueux.
- Gruet & Bonnissent, op. cit., 118.
- Bonnissent 1994.
- Manier et al. 2001.
- Raphaël et al. 1973, 14.
- Oursel 1963, 65-66.
- Neyrat & Tauziac s.d., 19 ; Laurent 1967, 24 et 45.
- Conil Carnet 9, 1, 1bis et 2 ; Conil 1924, 79-83.
- Pitarakis 1998, 81 et n° 45, 88-95, 99-101 de son catalogue.
- Dontcheva 1976, 66 et Pitarakis 1998, 97.
- Pitarakis 2000, 311, notice 25.
- On notera toutefois que l’inscription ICXC existe par ailleurs. On la trouve, par exemple, gravée sur le titulus de la croix-reliquaire en or de Pliska (Dontcheva, op. cit., 60, fig. 3) ainsi que sur celui de la croix-reliquaire en bronze conservée au British Museum (Pitarakis 1998, 88, fig. 11).
- Conil 1924, 81.
- Frolow 1956, 99-100.
- Dontcheva op. cit. 59-66.
- Dontcheva id., 66.
- Atanassov 1995, 496, fig. 1.
- Atanassov id., 485-486.
- Dontcheva op. cit., 66 et Pitarakis 1998, 97.
- Barbier de Montault 1859, 40.
- Barbier de Montault id., 106.
- Vidal Álvarez 2000, 552.
- Pitarakis 2000, 308, notice 23.
- Penaud 1999, 255.
- Clermont de Piles avait assuré la protection de Jeanne d’Albret, mère d’Henri de Navarre, le futur Henri IV, avant de mener la guérilla contre les troupes catholiques. Il constituera, avec d’autres gentilshommes, l’escorte d’Henri de Navarre, à l’occasion du mariage de celui-ci avec Marguerite de Valois et périra, avec ses compagnons, au Palais du Louvre, lors du massacre de la Saint-Barthélemy.
- Conil 1925, 52.
- Marchegay 1879, 119 et ss.
- Id., 131, charte XIX qui évoque un “Petrus, prior de Monte Revello”.
- Ibid., 47-48 et ss.
- Formigé & Conil 1923-1938, 1924, 3.