Sur les chemins de l’école
Les enfants les plus riches avaient leur propre maître d’école, souvent un esclave grec cultivé, appelé le “pédagogue”. Il venait à la maison et s’occupait beaucoup d’eux. Il leur apprenait à lire et à écrire en grec (la langue des gens cultivés) et en latin (la langue commune). Ces enfants-là apprenaient aussi à compter. Ils connaissaient beaucoup de poèmes par cœur. Les mathématiques et la musique faisaient partie du programme.
Le papier moderne que nous connaissons n’existait pas et le papyrus, fait avec les fibres de cette plante aquatique, coûtait très cher. En outre, il fallait être très habile pour écrire avec une plume en roseau et de l’encre sans faire de pâtés ! Alors, les enfants avaient des sortes d’ardoises : des tablettes en bois recouvertes de cire suffisamment molle pour qu’on puisse graver les mots avec une pointe en métal. On effaçait facilement avec la petite boule qui se trouvait à l’autre bout de ce drôle de crayon.
Pour les autres enfants, l’école avait lieu dans des endroits divers, par exemple sous les portiques du forum à Pompéi. On en a une image peinte qui nous montre un élève recevant des coups de fouet. Sans doute, avait-il été particulièrement chahuteur ou savait-il mal ses leçons ? Les maîtres étaient très sévères.
Nicolas : J’aimerais bien savoir si les Romains avaient des montres pour lire l’heure.
Il n’y avait pas de montre comme aujourd’hui et les jours et les nuits n’avaient pas la même durée selon les saisons. En effet, on comptait douze “heures” de jour et douze “heures” de nuit en se repérant par rapport au lever et au coucher du soleil. Or, vous savez bien que l’été, le jour dure beaucoup plus longtemps et qu’on se couche plus tard. L’hiver, par contre, la journée est beaucoup plus courte et on doit se lever alors qu’il fait encore nuit pour aller à l’école. Donc, les heures n’avaient pas la même durée selon les saisons : 80 de nos minutes par “heure” l’été, 40 de nos minutes par “heure” l’hiver. Aux équinoxes de printemps et d’automne, l’heure correspondait à 60 de nos minutes.
Ysatis insistant : Comment faisait-on pour ne pas être en retard au rendez-vous qu’on avait pris avec quelqu’un ?
Eh bien justement ! Il y avait un cadran solaire sur le forum, près du temple d’Apollon. L’ombre du soleil se projetait par une aiguille sur un cadran de pierre sur lequel les douze heures de jour étaient marquées. À midi, heure solaire, l’ombre était verticale.
Tu as bien raison ; alors, des petits malins ont eu l’idée de faire des cadrans portatifs. C’était une petite boîte, un peu plus grande qu’une grosse boîte d’allumettes, qu’on ouvrait et qui donnait de la même façon l’heure du soleil.
Louise l’esprit pratique : Mais comment faisait-on quand il pleuvait, quand il y avait des nuages et la nuit ?Les Romains avaient inventé des horloges hydrauliques c’est-à-dire un système où l’eau coulait en un temps donné que l’on pouvait repérer. On plaçait un vase que l’eau remplissait complètement au bout d’une heure ou plus ; ou bien on inscrivait des repères sur un grand cylindre que l’eau atteignait progressivement. Le niveau atteint par l’eau indiquait le temps écoulé.
Ysatis : Est-ce que les Romains avaient des mois comme nous ?Non seulement ils avaient inventé les douze mois de l’année mais nous avons hérité de leurs noms, à peine déformés. Regardez ce tableau.
• papyrus : plante aquatique dont la fibre séchée et tissée servait de papier
• héros : enfant né d’un dieu et d’une femme mortelle
• Achille : héros grec très courageux dont on racontait les exploits
• stylet : pointe aigüe
• inciser : entailler finement
• tablettes : plaquettes en bois
On a même retrouvé un graffiti extraordinaire sur un mur, qui souhaite la bonne année un 1er janvier : “Heureux premier janvier à nous tous pendant de longues années”.
Nicolas : Est-ce que les Romains comptaient comme nous ? Clémence d’un air suffisant : Hier, on nous a dit que les Romains avaient des pièces de monnaie donc ils savaient compter.La façon de compter des Romains est très amusante : d’abord, on aligne des bâtons pour compter 1, 2, 3, 4, puis on utilise des lettres pour la suite : V pour le cinq, X pour le dix, L pour le cinquante, C pour le cent, D pour le cinq cents, M pour le mille. Et pour les autres chiffres, on ajoute, devant ou derrière, des bâtons et les différentes lettres pour faire un compte juste. C’est un peu compliqué mais c’est de la numération romaine que je vous résume dans ce tableau.
C’est très facile : MMXXI.
Ysatis reprend : Y avait-il des banquiers à l’époque de Pompéi ?Absolument. Nous avons retrouvé les archives de l’un d’eux. On connaît même son nom : Lucius Caecilius Jucundus.
À ce moment-là, c’était la coutume pour les gens de la haute société.
Nicolas à sa sœur Clémence : Tu portes bien un prénom et le nom de famille de papa. Et nos cousins espagnols, ils portent bien un prénom et deux noms : celui de leur papa et celui de leur maman ! Ils en ont trois comme les Romains.C’est un peu plus compliqué que cela. En fait, les citoyens romains portent trois noms : un prénom, le nom de leur père et celui de leur mère. Les affranchis, c’est-à-dire les anciens esclaves, prennent le nom et le prénom de leur ancien maître et leur nom d’esclave devient leur surnom.
Clémence : Et les esclaves alors ?Ils n’ont qu’un seul nom. Tiens, à propos, tu sais Clémence, ton prénom vient directement du latin clementia, ce qui veut dire clémence, bonté. Beaucoup de prénoms viennent de cette époque. On s’amuse alors à faire la liste des amis des enfants qui portent d’anciens noms grecs ou romains à peine transformés.
C'est l'automne,
mais profitons encore pleinement de ce beau
week-end
de septembre !
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