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Enfant de Médée
Une des filles de Médée, la sorcière, est agenouillée et joue aux osselets.
Samedi

Jeux et métiers

Partie de cache-cache
Partie de cache-cache.
Trois petits enfants, présentés comme des Amours avec des ailes, sont en train de jouer à cache-cache. Le premier, à droite, se bouche les yeux avec ses mains et compte sans doute pour permettre à ses amis de se cacher. Le deuxième, au milieu, court vite vers une cachette, tandis que le troisième est déjà rentré derrière une porte, à gauche.

C’est bien beau tout ça, dit Clémence, qui remue sur sa chaise et a envie d’aller jouer. Au fait, les petits Pompéiens n’allaient pas toujours en classe, ils jouaient bien, et à quoi ils s’amusaient ?

Les jeux des enfants étaient variés. On en voit qui jouent à cache-cache, ou bien accroupis jouer aux osselets ou aux noix en guise de billes. Ailleurs, c’est un jeu de balles, et il devait y en avoir bien d’autres, comme la toupie et la marelle.

Louise intéressée : Et les filles, elles n’avaient pas de poupées ?

Bien sûr, on a retrouvé des poupées en terre cuite, avec des bras et des jambes articulés dans les tombes de petits enfants, et même en bois et en tissu en Égypte où le climat très sec les a conservées. On jouait aussi aux dés, mais c’étaient surtout les grandes personnes et on en voit qui se disputent sur une peinture murale d’un cabaret de Pompéi, parce qu’il y en a une qui a triché. 

la mascotte Maia se questionne
Deux clients d’une taverne se rencontrent et discutent ; leur dialogue est peint en latin, en lettres noires au-dessus, comme dans une bande dessinée.

À gauche, les deux buveurs sont assis sur des tabourets et réclament à boire à la servante qui approche. Le premier à gauche dit HOG (c’est à moi), l’autre répond NON MIA EST (non c’est à moi).

À la scène suivante, ils tiennent sur les genoux un jeu sur lequel on distingue des jetons. Le joueur dit EXCI (c’est à moi), l’autre répond, doigt tendu NON TRIA DUA (ce n’est pas trois mais deux). À l’image suivante, ils se battent et sont mis à la porte par l’aubergiste. Il vaut mieux que je ne vous la montre pas et que je ne vous traduise pas les injures qu’ils se disent….
Peinture d’une taverne
Peinture d’une taverne
Peintures d’une taverne.

Nicolas soucieux : Et quand on tombait malade, qui est-ce qui nous soignait ? Il n’y avait pas de médecins ?

Mais si, Nicolas. Il y avait des gens qui avaient appris à connaître toutes les plantes pour en faire des sortes de médicaments que l’on donnait aux malades ; par exemple, pour soigner le mal au ventre. On a même retrouvé une bouteille de médicaments avec son étiquette. C’est une amphore en terre cuite sur laquelle est écrit, en lettres peintes, ce qu’elle contenait : du vin avec de l’amidon, une sorte de fortifiant inventé par un médecin qui s’appelait Musa. 

Clémence : Et pour soigner les yeux, est-ce qu’il y avait aussi des médicaments ?

Absolument Clémence ! On avait inventé des collyres

Ysatis : Ah bon ! Mais il n’y avait pas de chirurgiens pour faire des opérations comme l’appendicite ?

Mais si, il y avait des chirurgiens et crois-moi, on en avait besoin ! Il y avait des soldats qui recevaient des flèches ; il fallait bien les enlever avec des pinces spéciales. Il fallait réduire les fractures des os par des sortes d’attelles. Un médecin, appelé Celse, a écrit tout un ouvrage sur les meilleures manières de soigner les gens. On a même retrouvé des trousses de médecin et de chirurgien à Pompéi et à Herculanum, avec pleins d’instruments. 

Louise qui vient de perdre une dent de lait : Et lorsqu’on avait mal aux dents ?

On savait arracher les dents ; là aussi, on a retrouvé des pinces spéciales. Vous savez les Pompéiens ne se lavaient pas toujours les dents et elles étaient souvent cariées comme on le voit sur les squelettes retrouvés. Et pourtant, le dentifrice avait déjà été inventé ! Vous avez l’air d’être étonnés qu’il y ait eu des médecins et des chirurgiens, mais presque tous les arts et les métiers que nous connaissons existaient alors. Il y avait même des ingénieurs, des architectes, des avocats, des mathématiciens, qui étaient souvent des philosophes. Savez-vous qui sont les philosophes ?

Enée blessé opéré par un chirurgien
Le guerrier en armes, appuyé sur la lance, s’appelle Énée ; il est blessé à la cuisse. Heureusement, le chirurgien est là et enlève la pointe de la lance de la cuisse du héros avec une pince spéciale. On voit le sang qui coule. À gauche, Vénus , mère d’Énée, accourt.
Enée portant sur ses épaules son père Anchise et fuyant le feu de Troie Peinture de Federico Fiori dit il Barocci (1528/35-1612) 1598 Soleil. 179x253 cm Rome, Galleria Borghese
Énée portant sur ses épaules son père Anchise et fuyant le feu de Troie Peinture de Federico Fiori dit il Barocci (1528/35-1612) 1598. Galleria Borghese.

Les petits se regardent entre eux et restent muets.

dessin de la grand-mère qui sourit
Ce sont des gens très savants qui pensent beaucoup. Par exemple, ils se posent la question de savoir comment est fait l’univers, quel est l’avenir de l’homme ; ils ont fait faire de grands progrès dans beaucoup de domaines, et comme nous l’avons dit déjà en mathématiques, surtout grâce à des recherches menées par les Grecs. 
Connaissez-vous Cicéron, un avocat célèbre du temps de César, qui avait une villa à Pompéi et dont on a gardé beaucoup de lettres (900 !) ? ; Il défendait avec courage et talent ses amis et mourut victime d’un complot politique.

Statue de Cicéron devant le palais de justice à Rome
Statue de Cicéron devant le palais de justice à Rome.

Ysatis : Et qu’est-ce qu’il raconte dans ses lettres ?

Plein de choses sur la vie bruyante de Rome où il vivait le plus souvent. Par exemple, il a écrit :
“Il est plus facile d’être sénateur à Rome que décurion à Pompéi”. Cela veut dire que dans une petite ville comme Pompéi, il est difficile d’être un personnage important et d’en devenir le maire par exemple, tandis qu’à Rome, où Cicéron était très connu comme brillant avocat, il est devenu sénateur. 
Savez-vous qu’un grand architecte et ingénieur Vitruve, qui avait écrit un gros livre sur l’architecture, était encore lu en France à l’époque de Louis XIV ? Mais c’est une autre aventure.

Cette mosaïque provient d’une villa de Pompéi. Elle représente vraisemblablement l’Académie fondée par Platon. Notez que tous sont barbus, marque de la sagesse des Anciens. Trois d’entre deux tiennent des rouleaux de papyrus en main. Ils sont réunis autour d’un homme assis qui leur décrit la sphère, posée dans une boîte par terre, et la désigne avec une baguette. Sans aucun doute, il s’agit du globe céleste et les cercles montrent le trajet des planètes dans le ciel. Ils discutent donc d’astronomie. La leçon a lieu en plein air, sous un arbre, près d’une colonne sur laquelle est posé un cadran solaire tout à fait semblable à celui du forum de Pompéi. Au loin, une ville pourrait être celle d’Athènes, près de laquelle Platon avait installé son Académie.
Sept philosophes grecs en discussion
Sept philosophes grecs en discussion.

Dernier jour de notre aventure,
mais profitons-en
jusqu'au bout !

maia émerveillée
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