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Catégorie : Archéologie

L’ancien cloître bénédictin de Marienhausen, près de Rüdesheim (Kr. Darmstadt), dont la première mention remonte à 1189, a livré une inscription répertoriée au CIL XIII sous le numéro 7610. Nous sommes là à moins d’une trentaine de kilomètres du Kästrich, le grand camp de Mayence, sur la rive droite du Rhin.
Depuis une petite table ronde organisée à Lyon en 1991, sur la présence des “Militaires romains en Gaule civile”, la question n’a plus guère été traitée de manière globale mais elle a très sensiblement évolué. Je me contenterai, dans le cadre de cette brève contribution, d’indiquer quelques axes majeurs de la recherche actuelle, au demeurant plus archéologique qu’épigraphique.
À la différence d’autres unités célèbres, la VIIIe légion n’a fait l’objet d’aucune monographie récente*. La notice d’E. Ritterling dans la Realencyclopädie a toutefois été reprise par B. Pferdehirt qui a fait le point des connaissances sur ce corps de troupe en 1984.
C’est au Congrès du Limes de Carnuntum, en 1986, que j’ai fait la connaissance de Raymond Brulet, si ma mémoire est fidèle. J’y avais présenté les premières réflexions que m’inspirait la reprise, alors toute récente, des recherches sur le camp militaire romain de Mirebeau
Depuis le XIXe siècle ont circulé les hypothèses les plus diverses sur la chronologie du camp de Mirebeau que l’on a cherché à rattacher à des événements historiques précis ; à cet égard, on a naturellement beaucoup sollicité les données de l’épigraphie, les seules dont on disposât à l’époque
C’est en 1978, à l’occasion de ces rencontres régulières qu’organisait R. Chevallier à l’École Normale Supérieure, que j’ai fait la connaissance de Francis et Danielle Tassaux. Ils commençaient alors leur fouille du camp d’Aulnay, découvert en 1976 par J. Dassié, tandis que j’entamais moi-même quelques trop courtes campagnes à Arlaines, près de Soissons.
Évoquant les fameux castella Drusiana cités par Florus 2.30, J.-J. Hatt croyait pouvoir en localiser plusieurs dans la plaine d’Alsace, soit, du sud au nord, Bâle, Kembs, Kunheim-Biesheim, Strasbourg et Forstfeld. À propos de Strasbourg, il ne faisait que reprendre une conception ancienne, déjà exposée par R. Forrer, et qu’il a lui-même défendue toute sa vie
J’aimerais en revanche me pencher sur les liens entre l’armée romaine et les aristocraties gauloises, deux des principaux moteurs de l’intégration de la Gaule dans l’Empire, et poser la question des rythmes de ce processus entre l’époque de César et celle de Claude.
Vers le milieu des années 70, je présentai, en Sorbonne, le résultat de mes premiers sondages sur le site d’Arlaines, près de Soissons, que je prétendais être un camp militaire romain et non pas une villa, suivant d’ailleurs en cela des hypothèses anciennes qu’on avait entre-temps oubliées.
Nos connaissances archéologiques sur l’armée républicaine ont longtemps été limitées à la péninsule ibérique, notamment au complexe d’installations de Numance, à la fois celles qui entourent l’oppidum proprement dit et relèvent, pour leur plus grande part, du siège de 133 av. n.è., et celles qu’on connaît sur la colline de Renieblas (à environ 8 km à l’est de Numance) qui servait de lieu d’étape aux troupes romaines quand elles venaient guerroyer dans la région.
S’il n’y avait les sources textuelles, que saurait-on de cette histoire complexe qui conduisit progressivement les sociétés gauloises de l’âge du Fer à s’intégrer dans l’orbite romaine avant de passer définitivement sous la domination de l’Urbs, après une série de conquêtes que l’archéologie seule perçoit en vérité assez mal car leurs traces matérielles n’en sont pas très nombreuses ni toujours très claires ?
Ayant eu le privilège de participer autrefois aux prospections françaises du prédésert libyen, dans le cadre de l’Unesco Libyan Valleys Survey, puis de fouiller les premières qanāts de Douch, dans l’oasis de Khargeh, je me suis souvent, après bien d’autres, interrogé sur l’origine de ces techniques de maîtrise de l’eau et sur leur importance effective pour l’économie du monde antique.
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