1• Introduction. « On peut trouver des choses obscènes dans tous les livres, sauf dans l’annuaire » Bernard Shaw,
par Peter Frei et Nelly Labère
Chapitre 1. Je obscène
2• Survivre par l’obscénité : dans les trains fantômes de Bret Easton Ellis,
par Gilles Magniont
3• L’obscène, la guerre, et moi,
par Daniel R. Brunstetter
Chapitre 2. Obscène en scène
4• Scène et obscène : problématiques du regard dans le théâtre de Romeo Castellucci, Jan Fabre et Rodrigo Garcia,
par Amélie Mons
5• L’obscène des performing arts au Festival d’Avignon,
par Pierre Philippe-Meden
6• Romeo Castellucci, Pippo Delbono : obscène, scandale et émotion,
par Pierre Katuszewski
Chapitre 3. Gros plans sur l’obscène
7• Interdit d’interdire ? Euphémiser l’obscène. Étude discursive de l’usage du terme « obscène » et de ses dérivés par les instances censorielles cinématographiques aux États-Unis,
Adrienne Boutang
8• Saucisses et miches obscènes. Notes sur l’économie du film obscène,
par Joël Augros
9• L’obscène au cinéma, regard sur une époque à travers les films d’Alexis Balabanov, Des monstres et des hommes (1998) et Cargo 200 (2007),
par Fabienne Marié Liger
10• Façons « giallesques » de tuer une femme,
par Xavier Daverat
Bibliographie
Le choix des éditeurs pour en savoir plus
Résumé •••
Circulez, il n’y a rien à voir !
En tout cas plus sur Facebook où L’Origine du monde de Courbet a fait l’objet d’une censure et même d’une plainte. Pourtant le tableau voit passer plus de 3 millions de regards curieux par an.
Loin d’être anecdotique, l’épisode invite à remettre la question de l’obscène au centre du débat à l’heure où les nouvelles technologies rebattent les cartes de la censure ou du voyeurisme, redéfinissant de nouveaux codes et de nouveaux usages.
L’obscène, mode d’emploi souhaitait inviter chercheurs et essayistes à questionner cette notion notoirement floue dans ses définitions (qu’elles soient esthétiques, juridiques ou politiques) mais sert pourtant de cadre à la législation. Ces considérations intempestives à l’usage du contemporain montrent combien l’obscénité se donne à penser comme geste plutôt que comme concept et combien elle s’inscrit dans l’histoire (de la réception mais aussi de ses supports et médias).
Qu’en est-il alors aujourd’hui des gestes obscènes à un moment où les nouveaux (im)possibles de la révolution numérique s’expérimentent, se négocient encore ? Quel avenir pour nos libertés de création, de réception et d’expérimentation ?
Abstract •••
Move on ! There is nothing to see …
…except, according to Facebook, when it comes to Courbet’s Origin of the World. While the legendary painting attracts more than 3 million visitors a year at the Musée d’Orsay in Paris, it is still subject to censorship, even legal action, in the brave new world of social media.
Far from being anecdotal, the case once again puts the obscene center-stage at a time in which new technologies redefine the public sphere and with it the codes and practices of representation. L’obscène, mode d’emploi (“The Obscene, a Manual”) invited scholars and writers to revist the famously troublesome notion of the obscene in its aesthetic, legal and political stakes. The resulting Considérations intempestives à l’usage du monde contemporain (“Untimely Considerations for our Contemporary World”) show that the obscene is best understood not as a concept but as a gesture experimenting with both the impact and the medium itself of representation, thereby asking:
What does the obscene have to say about the (im-)possibilities of the Digitial Revolution of our time in which the new codes and practices of representation are still being renegociated?
Resumen •••
Muévete aquí, ¡nada que ver!
Ni mucho menos en Facebook donde el Origen del mundo de Courbet fue objeto de censura e incluso de denuncia. Sin embargo, la pintura ve más de 3 millones de miradas curiosas por año.
Lejos de ser anecdótico, el episodio nos invita a volver a poner la cuestión de lo obsceno en el centro del debate en un momento en que las nuevas tecnologías barajan las cartas de la censura o el voyerismo, redefiniendo nuevos códigos y nuevos usos.
L’obscène, mode d’emploi quería invitar a investigadores y ensayistas a cuestionar esta noción notoriamente vaga en sus definiciones (ya sean estéticas, jurídicas o políticas) pero que sin embargo sirve como marco para la legislación. Estas consideraciones inoportunas para el uso contemporáneo muestran hasta qué punto la obscenidad se da a pensar como un gesto más que como un concepto y hasta qué punto forma parte de la historia (de la recepción pero también de sus soportes y medios).
Entonces, ¿qué pasa con los gestos obscenos hoy en día en un momento en que los nuevos (im)posibles de la revolución digital todavía se están experimentado y negociando? ¿Qué futuro para nuestras libertades de creación, recepción y experimentación?
Zusammenfassung •••
Gehen Sie weiter, es gibt nichts zu sehen …
… ausser, glaubt man Facebook, wenn es sich um Courbets legendären Ursprung der Welt handelt. Während das Gemälde im Musée d’Orsay in Paris jährlich mehr als 3 Millionen Besucher anzieht, wurde es in den sozialen Medien zensuriert – eine Zensur, mit der sich sogar die französische Justiz auseinanderzusetzen hatte.
So anekdotisch der Fall auch erscheinen mag, zeigt er doch, wie das Obszöne im Kontext der Neuen Medien wieder ins Zentrum rückt, indem es grundlegende Fragen zu Normen und Praktiken der Repräsentation aufs Neue stellt.
In L’obscène, mode d’emploi („Das Obszöne, eine Gebrauchsanleitung“) liefern Forschende ihre Überlegungen zu den ästhetischen, rechtlichen und politischen Spannungsfeldern, die das Obszöne ins Spiel bringt. Ihre Considérations intemptestives à l’usage du monde contemporain („Unzeitgemässe Betrachtungen für die heutige Welt“) zeigen, dass das Obszöne nicht als Konzept, sondern als Geste, die sowohl mit der Wirkung wie auch dem Medium an sich einer Repräsentation experimentiert, zu verstehen ist. Im Zentrum dieser Betrachtungen steht die Frage, was das Obszöne über die (Un-) Möglichkeiten des Digitalen Zeitalters, dessen Normen und Praktiken neu zu verhandeln sind, zu sagen hat.
Cet ouvrage a obtenu le soutien financier de l’équipe Plurielles
ainsi que de l’Université Bordeaux Montaigne dans le cadre de la PSE3-2022.