Sommaire provisoire
1• Avant-propos,
Vincent Baillet, Rémy Chapoulie, Aurélie Mounier
2• Les couleurs disparues du Gisant de Curton, au lion couronné,
Vincent Baillet, Christian Block, Francesca Galluzzi
3• Ground based remote sensing, imaging and spectroscopy of wall paintings at distances of tens of metres,
Haida Liang
4• Peintures tridimensionnelles. Observations sur la polychromie des portails gothiques en France,
Markus Schlicht
5• Contours et polychromie : la gravure en relief dans le creux à la fin du Nouvel Empire,
Robert Vergnieux
6• Retrouver les couleurs du passé à l’ère des colorants d’aniline, une étude de cas : la Grande Bibliothèque de William Burges (1859-1862),
Charlotte Ribeyrol
7• Beyond color: in-situ acquisition of appearance of monumental objects,
Xavier Granier
Résumé provisoire
Depuis 1990, l’essor des recherches sur les matières colorantes issues du patrimoine historique a permis de faire progresser nos connaissances de la richesse des palettes utilisées, tout comme des colorants employés par les anciens. Ces progrès scientifiques corrélés aux moyens d’investigation de plus en plus perfectionnés ont favorisé l’identification, la caractérisation et la restitution progressive des couleurs perdues des sociétés anciennes.
Si les initiatives scientifiques sont aujourd’hui multiples associés à des moyens techniques variés, cet ouvrage constitue une opportunité utile pour faire le point sur les acquis, les limites des approches interdisciplinaires et également les implications méthodologiques. S’il est communément admis que la couleur a joué un rôle essentiel dans la culturelle matérielle, ainsi que dans l’esthétique des œuvres anciennes, des incertitudes subsistent encore. Pour les édifices, on ne sait pas si toutes les parties architectoniques recevaient des traitements par enduit coloré ? Pour l’art statuaire, notamment à l’époque gréco-romaine, la couleur a-t-elle réellement jouait un rôle de carnation imitant les couleurs du vivant ou bien s’agissait d’une esthétique plus recherchée en lien avec une scénographie plus large propre au lieu de découverte originel ? De même, les traits de sculptures relatifs aux plis dans les vêtements, les creux des mèches de cheveux ou encore l’art du contour sont autant de techniques employés par les « iconographes » qui doivent absolument être examinés à l’aune de la parure polychromique, afin de mieux saisir ces marqueurs culturels.
Ces questionnements furent discutés en juin 2024, lors de la journée d’étude internationale consacrée à l’usage de la polychromie dans les sociétés anciennes, dont cet ouvrage entend rendre compte.
Cette manifestation a permis de rassembler les archéologues, les historiens de l’art, les archéomètres ou encore les informaticiens, afin d’établir un état de l’art de nos recherches respectives. Ce dialogue interdisciplinaire fut l’occasion également approfondir les méthodologies et consolider les résultats des travaux sur l’usage de la couleur dans les mondes anciens et également sur notre capacité à étudier la matérialité de ces couleurs altérées par les effets du temps, afin d’en proposer une restitution authentique, à travers les avancées produites par les technologies du numérique.
Cet ouvrage est publié grâce au soutien du Grand Programme de Recherche “Human Past”, de la Fédération des Sciences Archéologiques de Bordeaux et du programme européen LTC Incubator.