Sommaire •••
1. Remerciements
2. Introduction
3. Étude et restitution des polychromies des albâtres : historiographie et méthodologie
4. Une mise en couleur typique : l’Entrée au Paradis de Libourne
5. Principes régissant la mise en couleur des panneaux aquitains
6. Une mise en couleur atypique : L’Assomption du Musée d’Aquitaine
7. Sculpter et peindre un panneau d’albâtre
8. Regarder un albâtre anglais à la fin du Moyen Âge
9. Conclusion
10. Bibliographie
11. Crédits images
Résumé •••
Entre 1350 et 1550 environ, des sculpteurs anglais ont taillé dans l’albâtre issu des carrières des environs de Nottingham des milliers de panneaux figurant des scènes religieuses. Exportés dans toute l’Europe, ces reliefs polychromes étaient à l’origine généralement assemblés pour former des retables d’autel. Leur épiderme coloré, partie intégrante de ces œuvres que l’on peut qualifier de peintures tridimensionnelles, a aujourd’hui souvent disparu.
Une équipe pluridisciplinaire (historien de l’art, archéomètre, artiste et spécialiste des polychromies anciennes, ingénieurs 3D et chercheur en opto-numérique) a analysé et restitué la polychromie de plusieurs de ces panneaux anglais conservés dans la région bordelaise. Les analyses physico-chimiques ont permis de déterminer la nature des matériaux utilisés et de recréer les peintures utilisées par les albâtriers. Ces données ont servi à élaborer un facsimilé en albâtre ainsi que deux modèles 3D revêtus de leur polychromie numérique.
La polychromie des panneaux anglais étant fortement standardisée, ces exemples peuvent être considérés comme représentatifs de l’aspect que devait revêtir la très grande majorité de la production sculptée anglaise. L’étude permet ainsi d’aborder des thèmes plus larges, comme les qualités esthétiques et symboliques des couleurs utilisées par les albâtriers, ou encore la façon dont celles-ci ont été perçues par le spectateur médiéval.
Abstract •••
Between c. 1350 and 1550, English sculptors carved thousands of panels depicting religious scenes from alabaster quarries around Nottingham. Exported throughout Europe, these polychrome reliefs were originally usually assembled to form altarpieces. Their coloured epidermis, an integral part of these works that can be termed three-dimensional paintings, has now often disappeared.
A multidisciplinary team (art historian, archaeologist, artist and specialist in ancient polychromy, 3D engineers and optodigital researcher) has analysed and reconstructed the polychromy of several of these English panels preserved in the Bordeaux region. The physico-chemical analyses made it possible to determine the nature of the materials used and to recreate the paints used by the alabastermen. These data were used to produce an alabaster facsimile as well as two 3D models with their digital polychromy. As the polychromy of English alabaster works is highly standardised, these examples can be considered as representative of the appearance that the vast majority of the panels must have showed. The study thus allows us to address broader themes, such as the aesthetic and symbolic qualities of the colours used by the alabastermen, or the way in which these were perceived by the medieval viewer.
Cet ouvrage a obtenu le soutien financier de l’Université Bordeaux Montaigne dans le cadre de la PSE3-2021, et du Musée d’Aquitaine, Mairie de Bordeaux.