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Type de document : Livre
Le catalogue des lieux est divisé en deux parties qui sont constituées, d’une part, des sites et, d’autre part, des centres producteurs de pourpre. Il convient de définir ces deux termes avec précision.
La pourpre d’origine marine est un bien vaste sujet dont nous ne venons d’éclaircir que quelques aspects.
Nous tenons tout d’abord à signaler que nous ne serions pas arrivée à établir de tels résultats si nous ne nous étions pas familiarisée avec les coquillages à pourpre et la fabrication de la teinture.
L’essentiel de la production de pourpre se faisait au sein de l’officina purpurariae ou d’ateliers producteurs côtiers que nous avons évoqués dans notre troisième partie.
Après avoir étudié la technique de fabrication de la teinture pourpre dans la première partie de notre thèse, nous allons maintenant nous consacrer à la commercialisation de la pourpre sous ses différentes formes.
En règle générale, l’étude de la commercialisation d’un produit comprend l’étude des prix et l’étude des circuits commerciaux. Nous avons déjà vu, dans notre deuxième partie, que, dans le cas de la pourpre, une évolution des prix est impossible à établir.
Pour la période romaine, les vestiges des ateliers producteurs de pourpre côtiers sont peu nombreux. Nous ne disposons en effet que des structures mises au jour à Délos, à Meninx, à Ibiza ainsi que de deux descriptions du XVIIIe et du XIXe siècle sur des structures maintenant disparues à Tarente et à Tyr.
La consommation de pourpre par les Romains remonte au moins au milieu du Ve siècle, puisque dans une des Lois des douze Tables sur les funérailles le linceul de pourpre paraît d’un usage courant. Cette pourpre venait-elle des côtes bordant le Latium, de Grande Grèce ou était-elle importée de contrées plus lointaines ?
Après avoir procédé à la reconstitution d’un atelier producteur de pourpre côtier, nous allons maintenant passer à l’étude des hommes qui y travaillaient. Pour ce faire, nous allons suivre la chaîne de production de la teinture et étudier un par un les métiers qui ont été exercés au sein des ateliers côtiers.
Les vestiges de mobilier ou les amas de coquillages à pourpre répertoriés à ce jour ne sont pas connectés à des murs ou à des fossés de fondation, de sorte que nous ne sommes pas en mesure de dater la construction de ces ateliers. De ce fait, nous ne pouvons que tenter de situer la période d’occupation des ateliers.
Les découvertes archéologiques faites à ce jour se résument généralement à des amas de coquilles de murex brisées. La présence des ateliers en bordure de mer n’a pas favorisé la conservation des structures et nous ne disposons donc que de très peu de vestiges en rapport avec la production de la pourpre.
Afin de pouvoir fabriquer la pourpre, les hommes ont dû s’adapter à la condition sine qua non que représentait le prélèvement de la glande tinctoriale sur les coquillages encore vivants. Si l’on ajoute à cette spécificité le grand nombre de coquillages qui devaient être utilisés pour teindre une étoffe,…
Les multiples recettes créées, les nombreuses couleurs obtenues, les reflets éclatants au soleil sont autant de preuves du savoir-faire et de l’ingéniosité des teinturiers. Comme nous allons le voir, ceux-ci ont su inventer et faire évoluer leur technique de fabrication au fil du temps.