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Collection : PRIMALUNA_16

Circulez, il n’y a rien à voir ! En tout cas plus sur Facebook où l’Origine du monde de Courbet a fait l’objet d’une censure et même d’une plainte. Pourtant le tableau voit passer plus de 3 millions de regards curieux par an. Loin d’être anecdotique, l’épisode invite à remettre la question de l’obscène au centre du débat à l’heure où les nouvelles technologies rebattent les cartes de la censure ou du voyeurisme, redéfinissant de nouveaux codes et de nouveaux usages.
Bibliographie et conseils pour en savoir plus
Le giallo est une des formes du cinéma populaire italien qui a coexisté avec un cinéma d’auteur, dont il est contemporain (Rossellini, Antonioni, Pasolini, Fellini, Rosi…). Il s’agit d’un type de cinéma criminel avec ses variantes internes.
La censure en Russie a longtemps remis en cause la liberté d’expression, notamment dans les arts, comme le cinéma, depuis ses débuts dans les dernières années du tsarisme, dont la police politique surveillait les atteintes possibles aux questions politiques, religieuses et morales, jusqu’aux années les plus sombres de l’URSS, où le réalisme socialiste interdisait tout écart.
Le 29 septembre 2016, le film Sausage Party : la vie privée des aliments / Sausage Party (Greg Tiernan et Conrad Vernon, 2016) reçoit une classification d’interdiction aux moins de 12 ans. Cette classification est contestée en décembre de la même année par plusieurs associations dont Juristes pour l’enfance, Promouvoir et Action pour la dignité humaine, associations qui contestent le bien-fondé de la mesure de classification et réclament une interdiction plus étendue. Les saucisses et les miches du film sont obscènes, avancent-elles.
L’obscénité ne figure plus, en apparence du moins, parmi les préoccupations des censeurs cinématographiques nord-américains contemporains. S’ils apparaissaient en bonne place dans les versions différentes du Production Code qui régulait l’industrie cinématographique aux États-Unis jusque dans les années 1960, le terme « obscène » et ses divers dérivés semblent avoir largement disparu du vocabulaire de l’organisme de régulation cinématographique à partir de 1968.
Romeo Castellucci, né en 1960, à Cesena, est un metteur en scène italien qui, après des études à l’Académie des Beaux-Arts de Bologne, en scénographie et en peinture, crée la Socìetas Raffaello Sanzio en 1981 avec sa sœur Claudia, sa femme Chiara Guidi et le frère de celle-ci, Paolo Guidi.
En 2017, l’obscène était adopté pour axe directeur du Commissariat collectif des étudiantes de l’École nationale supérieure de Lyon pour l’exposition En toute obscénité, inaugurale de la nouvelle galerie de leur école.
L’étymologie même du mot obscène démontre son incompatibilité avec la scène. Le terme provient du latin ob-scenus qui signifie devant ou en dehors de la scène. L’obscène est précisément ce qui doit rester caché, hors du regard. Jan Fabre, Romeo Castellucci et Rodrigo Garcia sont trois metteurs en scène contemporains qui choquent et perturbent de nombreux spectateurs parce qu’ils montrent justement ce qui ne devrait pas être montré.
La guerre est peut-être parmi les choses les plus obscènes qui existent. Une chose terrible, intolérable, insupportable pour ceux qui la traverse. Combien de centaines de millions de morts – de personnes tuées – à travers l’histoire ? J’essaie de calculer.
En ouverture de l’essai White, Bret Easton Ellis évoque son adolescence, lorsqu’il regardait librement des films qui, écrit-il, l’ont mené vers l’âge adulte, avec leurs dialogues très crus et leurs représentations d’une mort « sanglante, réaliste, intime ».
Loin du « livre blanc » qui rayonne sur la place publique, du « livre rouge » qui est classé confidentiel, du « livre noir » qui dénonce les exactions, du « livre bleu » qui compile les statistiques, la littérature grise est une production dont la cartographie échappe à la catégorisation par son caractère polymorphe, sa prolifération, sa mesure qualitative et la variabilité de ses supports.
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