UN@ est une plateforme d'édition de livres numériques pour les presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine

Collection : PRIMALUNA_12

Au Québec, nombreuses sont les femmes qui se sont retrouvées face à l’absence. Cela est particulièrement vrai dans les milieux ruraux, où une économie parfois chancelante a poussé plusieurs familles à opter pour la pluriactivité…
Au Canada sous le régime français, la domesticité est un univers essentiellement masculin et ne se résume pas, tant s’en faut, aux activités ménagères.
Comme pour bien des sociétés du passé, il n’est pas facile de documenter l’absence maritale dans le Québec colonial, même pour le début du XIXe siècle. Surtout si l’ambition est de cerner les contours de ce « phénomène ».
L’étude de la condition des femmes dans le monde préindustriel canadien a produit une riche moisson de travaux ces dernières décennies, portée tour à tour par les concepts de genre, d’identité, de féminité et de masculinité, et plus récemment d’agentivité.
S’intéresser à la question de l’absence sous l’Ancien Régime revient, de facto, à situer le questionnement sur le terrain de la construction des sociabilités et des réseaux qui contribuent à les structurer, car l’absence, indéniablement, les affecte.
Contrairement à ce que l’historiographie a longtemps répété, les hautes vallées des Alpes occidentales sont loin de constituer, à l’époque moderne, des isolats peuplés d’habitants arriérés, vivant à l’écart des mouvements du monde dans des montagnes qui formeraient une sorte de conservatoire des traditions.
Jusqu’au début du XXe siècle, l’économie alpine est de type agro-pastoral et se fonde sur l’autosuffisance ; les ressources des familles paysannes proviennent surtout de l’élevage et de la mise en valeur des terrains produisant à la fois les éléments de base pour l’alimentation des humains et la nourriture du bétail.
Séparés à trois reprises par les guerres au XXe siècle, les couples français se sont beaucoup écrits. L’école primaire obligatoire depuis les années 1880 avait permis à tous et toutes d’acquérir une maîtrise de l’écrit suffisante pour ces missives dont le but premier était de rappeler que l’on était en vie.
« 18 juillet 1944, rue de Seine, 23 heures. André n’est pas rentré cette nuit ». Dans sa simplicité douloureuse, cette notation tirée du journal de Jacqueline Mesnil-Amar révèle l’intensité spécifique que peut revêtir l’expérience de l’absence dans la France de l’Occupation.
Durant l’Ancien Régime et jusqu’au milieu du XIXe siècle, de nombreux Suisses s’engagent au sein des armées étrangères. Depuis le front où ils combattent ou de leur ville de garnison où s’égrènent lentement les heures, ils écrivent à leurs proches restés au pays et attendent en retour de leurs nouvelles.
Je suis désolée que vous ne puissiez pas venir me voir avant longtemps, moi aussi j’ai un très grand désir d’être près de vous et j’espérais votre visite pour dimanche prochain, mais puisque c’est impossible il faut bien s’incliner devant les exigences de votre métier …
À l’automne 1917, pendant que des milliers de soldats vivent un enfer de sang et de boue sur les champs de bataille de la Grande Guerre, l’épouse de militaire Blanche Lacoste-Landry vit une tout autre sorte d’enfer dans une maison bourgeoise de la rue Saint-Hubert, à Montréal.
Retour en haut
Aller au contenu principal